Au Sénégal les élections se suivent et se ressemblent, la même administration, la même classe politique, le même matériel électoral, les mêmes votants et bien sur toujours les mêmes impaires. Problèmes de bulletins insuffisants ou absents dans les bureaux de vote, cette année problèmes de pièces d’identité et surtout de localisation de son bureau de vote, ou à défaut d’avoir son récépissé, de savoir ou est- ce qu’on va voter. Il s’y ajoute un problème d’acheminement de matériels, problème du fichier électoral, brefs des récriminations qui ont deux fois notre âge et qu’on ne parvient toujours pas à régler. Mais cette fois, on ne fera pas l’impasse sur la problématique des cartes d’identités ou tout le monde reconnait que 50 milliards ont été débloqués pour la confection. S’il s’agit de la personne dont je connais le nom, entremetteur des Malaisiens et que tout le monde connait depuis le régime de Wade pour n’avoir terminé aucun chantier de jaxxay, ni même les chantiers de Touba, alors croyez bien qu’il ne faudrait pas insister. Il n’en fera rien et personne ne lui posera aucuns problèmes. On signalera simplement que c’est une honte pour l’administration sénégalaise de devoir être à la remorque d’un homme politico- affairiste et sur lequel elle n’a aucune prise. Mais là aussi rien de nouveau car même sous wade, ministres, députés, politiciens étaient devenus des promoteurs économiques.
Il ne faut pas s’en faire, à la prochaine élection on aura 200 listes pour la présidentielle. Je dis toujours qu’au Sénégal, il est interdit d’avoir une ambition politique à l’intérieur d’un parti. Que ce soit AFP, APR, PDS, PS, et tous les autres partis politiques, le créateur en fait un patrimoine personnel. Le discours sur la démocratie interne, les questions d’idéologie, le débat interne est de la poudre aux yeux, un discours que l’on aime refréner à longueur de journée pour leurrer les gens. Mais tout le monde sait que ce n’est pas vrai. Abdoulaye wade léguera son parti à son fils, Gakou n’aura pas l’AFP à cause de ses ambitions politiques, Khalifa Sall n’aura pas le PS sauf si tanor revient à la raison, à l’APR Macky sera omniprésent, etc. donc l’alternance démocratique au sein des partis au Sénégal n’est pas une réalité. Ensuite, les créatures de Abdoulaye wade sont une parfaite illustration de l’illusion de destin factice. Beaucoup de personnes, politiciens ou autres ont cru, parce qu’ils ont été ministre, député, DG, à un destin national. Ils se sont cru investi d’un devoir divin, se sont découvert de vertus parfois surnaturels alors qu’en réalité rien dans leur cursus politique, administratif, sur le plan de l’expérience et de la compétence, ne vient corroborer une telle croyance. Il va falloir sérieusement réfléchir sur la qualité des hommes qui nous gouvernent ou qui gèrent notre administration. Sous le régime de diouf, pour être directeur national, il fallait être de la hiérarchie A, mais surtout faire 8 année dans une direction, passer dans un service, une division, parfois même faire le cabinet pour espérer être nommé directeur. C’est avec wade que l’on a vu que pour certains politiciens grand chômeur, le premier poste de travail peut être ministre, député ou DG. Ce sont ce genre de personne qui ont cru devoir demander le suffrage des sénégalais. La majeure partie des créatures de wade ont formé leur propre parti politique (droite parallèle au PDS). Mais que voulez vous, le règne de wade a été le règne de tous les possibles. Enfin il y’a l’intrusion de plus en plus marquée des fonctionnaires, universitaires, société civile, personnalité indépendant qui commencent à envahir le champ politique. Ce dernier aspect est à encouragé dans la mesure où nous devons nous engager pour que le discours que nous tenons en dehors des partis politiques, nous puissions le tenir à l’intérieur et éviter de dire » je suis apolitique. L’apolitisme n’existe pas, c’est une position de lâcheté, d’impuissance, parfois de cautionnement de l’innommable, parfois de complicité, bref le rôle d’un intellectuel c’est de prêter le concours de sa pensée, en tout temps et en tout lieu, c’est un devoir moral, c’est un devoir civique. Je soutiens que toute personne douée d’un minimum de savoir, d’éthique et de moral, d’une vision claire et d’une indépendance financière doit s’engager politiquement pour apporter son expérience et son concours dans la formation des jeunes, dans le renforcement de l’idéologie dans les partis, dans l’enseignement des valeurs civiques, dans l’animation des partis.
Mais s’il y’a une chose que les sénégalais ont assimilé, c’est toujours l’élection de personnalité politique connue. Dans les années 90 Mademba sock sort de prison après que Diouf l’ait enfermé à cause d’une violente coupure d’électricité. Le monsieur sort et est presque accompagné chez lui par tout Dakar avec un cortège impressionnant. Certains scandaient » Mademba président. Il était devenu un héros et cru bon d’aller solliciter le suffrage des sénégalais. Il n’obtient rien du tout. Alioune petit Mbaye pensait que l’espace politique sénégalais était essentiellement composé de lutteur. Après ses succès retentissants dans l’organisation de combat de haute facture, lui aussi cru bon d’aller solliciter le suffrage des sénégalais. Il n’obtient rien du tout. On peut citer les exemples de Mame Adama Gueye, d’Ibrahima fall, Moussa Touré, etc. Les sénégalais n’élisent pas des aventuriers depuis l’aube des temps.
Le président Macky Sall doit certainement rire sous cape car en ce qui concerne les sénégalais, surprise ne peut pas être plus grande, je parle même d’hécatombe, de victoire de la raison sur la roublardise, le populisme, la démagogie, la vengeance, la rancœur. Abdoul Mbaye, Gadio, Baldé, Maitre El Hadji Diouf, Amsatou Sow Sidibé, Tounkara, Sonko, Mboup et farba, Jules Ndéné, Mame Makhtar Gueye de RDS, Aida Mbodj, Gakou pour ne citer que ceux là doivent bien se demander si les résultats sont sortis, à la manière de nos lutteurs qui se demandent toujours pourquoi l’arbitre ne siffle pas le début du combat alors qu’il est déjà fini par K.O. je pense qu’il y’a erreur car en toute sincérité, certains de ses leaders méritent quand même d’avoir une représentation à l’assemblée. Mais en attendant et au cas contraire, chers messieurs, il faut se rendre à l’évidence, la rationalité a gagné désormais le vote des sénégalais. On a toujours cru que le vote était affectif, c’est vrai, on a aussi cru que les sénégalais pouvaient voter pour de l’argent d’autant plus qu’à chaque élection, les partis les plus riches sont toujours en tête. C’est aussi vrai. Mais il va falloir désormais penser que la carte des sénégalais n’est plu…