Ngoné Ndoye du Parti démocratique sénégalais (Pds) a été, samedi dernier, l’invité de l’émission «Penccum Rewmi» de Rewmi Fm (97.5). L’ex-maire de Rufisque-Est s’est prononcée, entre autres points de l’actualité, sur l’affaire Karim Wade et l’Acte III de la décentralisation.
Comment jugez-vous les près de deux ans de Macky Sall au pouvoir ?
Les choses tardent à s’accélérer. Il faut que l’on se donne la main pour sortir les Sénégalais des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Macky Sall n’a toujours pas trouvé le chemin. Il est en train de tâtonner. La preuve ses deux Premiers ministres, Abdoul Mbaye et Aminata Touré, ont prononcé des Déclarations de politique générale différentes. Mais, il n’est pas interdit de rectifier, lorsque ça ne marche pas.
Ne croyez-vous pas que si ça va mal dans le pays actuellement, c’est à cause de l’héritage d’Abdoulaye Wade, notamment, avec les présumés détournements de deniers publics dont on accuse la plupart des responsables du Pds ?
Les gens doivent arrêter de nous accuser à tort et à travers. Macky Sall et son gouvernement ont raté le coche, c’est pourquoi on doit les aider avec de nouvelles idées. Et, il est temps que Macky Sall et son gouvernement arrêtent de nous accuser. Si effectivement, il y a des personnes qui se sont enrichies illicitement, qu’on les traduise devant la justice. Parce qu’on accuse des Sénégalais qui ont une famille, des enfants, entre autres, les preuves doivent être apportées. Sinon qu’ils nous laissent tranquilles.
Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno bokk yaakar à l’Assemblée, affirme que Karim Wade sait qu’il sera arrêté, s’il se représente devant la Crei. Comment avez-vous accueilli cette déclaration ?
Moustapha Diakhaté a déjà jugé Karim Wade. Il doit savoir que Karim Wade a reçu l’information et il peut lui demander de prouver ses propos. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas capables de faire bouger les choses. Toutefois, le Parti démocratique sénégalais reste solidaire avec Karim Wade, parce qu’il a beaucoup fait pour son pays.
Etes-vous de ceux qui, parmi vos frères du Pds, prétendent que c’était mieux avant, sous Wade ?
Rien ne va dans ce pays. Les Sénégalais savent qu’avec Macky Sall, ils n’ont pas le tiers de ceux qu’ils avaient avant. D’ailleurs, j’ai même dit en réunion à mes pairs libéraux que nous ne devons plus initier de marches. Parce que le peuple lui-même est déçu. Mais, je dois préciser que nous sommes des républicains, nous ne souhaitons pas l’échec du président Sall, parce que ça sera l’échec du Sénégal. Toutefois, nous voulons qu’il se redresse, parce qu’il n’est pas sur la bonne voie.
Iriez-vous jusqu’à travailler avec Macky Sall, s’il faisait appel à vous ?
Je ne cherche pas que Macky Sall m’appelle, tout ce que je souhaite, par contre, c’est que la famille libérale se reconstitue et qu’ensemble, nous travaillons pour notre pays. Je dois rappeler que Wade avait pour le Sénégal une vision pour 50 ans. En effet, je veux que tous les libéraux se tendent la main afin que nous puissions dérouler cette vision du président Abdoulaye Wade.
«Le report des Locales ne se justifie pas. Mais, nous gagnerons les élections.»
Vous avez boycotté les concertations sur l’Acte III de la décentralisation. Pourquoi ?
On ne va pas aller répondre n’importe comment. Le Premier ministre, Aminata Touré, avait déjà annoncé le report des élections, qui a été confirmé par le président de la République. Donc, cette discussion n’avait pas sa raison d’être, parce qu’ils avaient déjà donné l’information.
Sur le fond, comment jugez-vous l’Acte III de la décentralisation ?
Je regrette d’abord le manque d’information. C’est pourquoi je n’ai pas d’information par rapport à cela.
Pensez-vous que l’Acte III justifie le report des élections locales ?
Au niveau du Pds, nous ne sommes pas d’accord sur le report des élections. L’Acte III de la décentralisation ne peut être un prétexte pour le report des prochaines élections locales. Cet Acte, c’est simplement une modification. Ils doivent plutôt nous dire pourquoi ils veulent réellement repousser les élections. Mais, quoi qu’il advienne, nous gagnerons les élections locales.
Propos recueillis par
Cheikh Moussa SARR / rewmi.com