vendredi, avril 26, 2024

Conséquences des grossesses non désirées ou rapprochées : des chiffres affreux!

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Au Sénégal, 800 mille femmes veulent utiliser des méthodes contraceptives (nouvelles), mais elles n’y ont pas accès. Ainsi, s’exposent-elles à des grossesses non désirées ou rapprochées, avec comme corollaire les décès maternels et néo-natals, le recours à l’avortement et à l’infanticide.

Le Sénégal a réalisé des progrès non négligeables en matière de santé de reproduction. En atteste, le financement sur la planification familiale qui a été doublé, passant ainsi de 100 à 200 millions FCFA, avec l’objectif, selon les autorités, d’arriver à 300 millions francs d’ici à 2015. Le taux de prévalence contraceptive est passé de 12% en 2010 à 16% en 2012. La mortalité maternelle passant de 31/1000 à 28/1000. De 401/ 100.000 naissances vivantes en 2005, nous en sommes arrivés à 392/100.000 naissances vivantes en 2010. Nonobstant ces efforts consentis par les autorités pour booster la santé de la reproduction, la planification familiale demeure un goulot d’étranglement pour notre système de santé.

Chiffres affreux

Mme Safiétou Diop Fall du Réseau Siggil Jigeen (RSJ) a révélé que 1720 femmes perdent la vie, chaque année, en donnant la vie, soit cinq (5) décès par jour. Mme Fall qui s’exprimait lors d’un panel sur le financement de la planification familiale organisé par l’Ong américaine Population Référence Bureau (PRB) a également établi que 1500 nouveau-nés meurent chaque année, soit 41 décès par jour. En 2006, poursuit-elle, il a été enregistré près de 13000 avortements. Quid de recevoir les déchets de Dakar et de sa proche banlieue, Mbeubeuss accueille des colis parfois très encombrants de bébés ? «Rien que pour cette année, 35 bébés retrouvés morts ont été découverts à Mbeubeuss», s’alarme-t-elle. Aussi, déplore-t-elle la non priorisation de la santé de la reproduction dans les dépenses publiques de santé où, dit-elle, 45% des fonds sont affectés aux soins curatifs, 14% à la prévention et seulement 2% à l’IEC/CCC et à la recherche. «En réalité, l’Etat n’accorde que 9% à la planification familiale et 4,3% aux activités de santé de la reproduction des ados et jeunes», a-t-elle déploré, ajoutant que le budget de financement de la Santé de la reproduction est très faible avec un taux d’1 à 3,4% de 2006 à 2010. Dès lors, elle impute la plupart des cas d’infanticides ou de grossesses indésirées aux besoins non satisfaits en méthode contraceptive ou à la non-pratique de la planification familiale, estimant qu’une femme sur deux accouche sans assistance d’un agent de santé qualifié.

Touche parlementaire

Pour promouvoir la planification familiale, l’Unfpa a décidé d’armer les parlementaires dans le sens de plaider pour un financement accru de la santé de la reproduction, afin de booster les résultats du Sénégal en la matière. «Du moment où c’est le Parlement qui vote les budgets, on a trouvé pertinent et indispensable de sensibiliser les parlementaires, de les orienter sur l’élaboration du budget, le processus et sur l’importance de l’augmentation du budget de la santé de la reproduction pour vraiment atteindre les objectifs en matière de réduction de la mortalité maternelle et infantile», a souligné M. Daff. Il a également mis en exergue la nécessité pour les élus de comprendre l’importance de la planification familiale, ce qu’elle apporte dans le développement socio-économique. «Il s’agit, dit-il, pour le Sénégal de se préparer et de montrer à ces bailleurs qu’on donne une attention particulière à la planification familiale, surtout les encourager à accompagner les programmes parce que, quand ils savent que l’Etat fait des efforts, ils sont enclins à s’engager, parce que les besoins sont énormes.» Les Américains, à travers leurs agences d’exécution, investissent 1,5 milliard de francs par année, pour l’achat de produits contraceptifs, là où l’Etat met 200 millions de francs Cfa par an. Et comme le soutien des bailleurs n’est pas éternel, les parlementaires doivent porter le plaidoyer pour le financement de la santé de la reproduction, au moment du vote du budget de la santé et de l’action sociale à l’Assemblée nationale.

Mouhamadou BA

Source:  rewmi.com

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