vendredi, avril 26, 2024

L’Etat islamique est aux abois, mais pourrait renaître: « On sous-estime le nombre de jeunes sans repère »

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Depuis des mois, le groupe terroriste Etat islamique essuie des revers en Irak et en Syrie. L’Etat auto-proclamé n’est plus que ruines, ou presque. Selon Rick Coolsaet, chercheur en relations internationales à l’Institut Egmont de Bruxelles, et professeur l’Université de Gand, suite à cette situation, l’Etat islamique va perdre de son attractivité.

Les conséquences de la perte du territoire de Daech aura des conséquences différentes en fonction des endroits du monde. « Chez nous, on sous-estime la frange de jeunes sans repère qui ont pu se laisser tenter par le chant des sirènes du djihadisme« , précise Rick Coolsaet.

Sans victoire militaire, l’EI perd son attractivité

L’attractivité de Daech résidait dans le fait que, grâce au Califat, toutes les frustrations des personnes qui le rejoignaient allaient disparaitre et que tous leurs désirs allaient se réaliser. Une attractivité que n’a jamais pu avoir Al-Qaïda. Avec cette perte de vitesse sur le terrain, cette attractivité va disparaitre.

Pourtant, l’EI reste encore très présent sur internet et les réseaux sociaux. Cette présence devrait cependant se réduire, car le califat virtuel a besoin de pouvoir vanter les prouesses des djihadistes pour être attractif. D’ailleurs, Rick Coolsaet estime que les revendications de l’EI sont de moins en moins crédibles. « La première indication qu’on a eue, du moins en Europe, c’était l’attentat à Westminster à Londres, où ils ont dit que c’étaient eux, mais clairement les services de renseignements britanniques ont considéré qu’il n’y avait aucune crédibilité à y accorder. Même chose pour Las Vegas, où Daech a été très rapide pour revendiquer, mais ça ne semble pas crédible« , analyse le spécialiste.

S’attaquer à l’origine du problème… qui n’est pas forcément religieux

Comme l’explique Rick Coolsaet, la forte attraction d’une idéologie réside dans l’existence ou non d’un besoin ressenti. « En s’attaquant massivement au salafisme chez nous, certaines politiques détourent le problème« , estime le professeur de l’Université de Gand. Selon lui, il ne faut pas donner trop d’importance au vernis religieux, mais plutôt s’attaquer au coeur du problème. Ce terreau qui fait que des jeunes peuvent être attirés par des réponses simplistes et un « califat » qui règlera tous leurs problèmes. Il y a une foule de jeunes qui sont devenus djihadistes ou terroristes rapidement sans grande connaissance religieuse.

Si rien n’est fait pour guider les jeunes, un groupe terroriste pourrait réapparaître

Nous sommes à la croisée des chemins: nos états ont le choix de mettre en oeuvre des politiques qui vont modifier le terreau, ou alors ne rien faire. Au fond, c’est une vision relativement positive du futur du phénomène: nous avons la possibilité d’éviter la résurgence du phénomène. La politique de prévention reste capitale. Notre société doit aujourd’hui apporter des réponses aux questionnements des jeunes, ou d’autres s’en chargeront.

Selon Rick Coolsaet, si rien n’est fait, il faudra craindre dans 5 ou 10 ans la résurgence d’un groupe terroriste sur les cendres de l’EI, parce que les causes seront toujours présentes.

Antoine Schuurwegen

Source:: RTLMONDE

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