Artisants de Kolda
Pour cela, il suffit tout juste que le gouvernement nous finance. Nous produirons une grande quantité que nous lui revendrons », suggère notre interlocuteur. Mais, ces artisans sont aujourd’hui fatigués, car ils ne parviennent pas à écouler leurs productions. « Avec l’absence de traite, nous ne voyons plus les paysans. Auparavant, ils venaient faire des commandes avant l’hivernage. Maintenant, ce n’est plus le cas », se désole M. Diallo. Ce dernier d’ajouter que les rares clients qui viennent chercher du matériel se plaignent beaucoup du manque d’argent. Regroupés au sein d’un Gie, ils souhaitent avec l’appui du gouvernement pour acquérir des machines. Car, selon eux, le travail manuel est très difficile. « Certes, le gouvernement ne peut pas tout faire, mais nous voulons son appui pour avoir des machines qui, non seulement rendraient notre travail plus facile, mais augmenteraient également notre capacité de production », déclare Ansoumana Dramé, un des responsables du Gie.
Assis à l’ombre d’un arbre, il supervise de près ses deux enfants apprentis en train de monter une charrue. Avec l’aménagement annoncé du fleuve par les autorités municipales, ces artisans travaillent la peur au ventre. Ils craignent d’être expulsés du site. Ce qui ne les arrange point. « On se sent bien ici. Tout le monde nous connaît ici. En plus, le fleuve nous aide beaucoup avec l’eau que nous utilisons dans le cadre de nos travaux », note M. Dramé. Une bonne entente est notée entre ces artisans et les autorités de la cathédrale. « Nous cessons toutes nos activités le dimanche jusqu’à midi pour permettre aux chrétiens de bien faire leur messe », déclare Dramé. Un geste salué par le curé de la paroisse. « Quand on a une grande manifestation, ils arrêtent leur travail, le temps qu’on finisse. Ils en font de même les dimanches. Ils son très organisés », confie Jean Pierre Djihounouck. Kolda possède également un village artisanal.
Par Aliou Kande