Bécaye Diop maire de Kolda
Des affiches de Bécaye Diop, candidat à sa propre succession (réélu) sont visibles sur les troncs des arbres et dans certains ateliers. « Nous l’avons dit, nous l’avons fait », lit-on sur ces affiches. Il y a bien sûr d’autres affiches montrant le président de la République, Me Abdoulaye Wade. « Bécaye Diop est venu nous rendre visite », déclare Mamadou Baïlo Diallo, notre principal interlocuteur très respecté par ses pairs. La cinquantaine entamée, M. Diallo, la barbe gris poivre, nous fait faire le tour de leur lieu de travail. Jeunes et vieux s’affairent autour de leurs outils pendant que notre interlocuteur, Mamadou Baïlo Diallo, discute avec une cliente venue commander une écumoire. « Pendant les cérémonies familiales comme les mariages, il nous arrive de faire de bonnes affaires », déclare avec aisance M. Diallo. Très ouvert et accueillant, il s’empresse de nous narrer les circonstances dans lesquelles lui et ses camarades se sont installés sur le site. « Nous avons duré ici. On s’est installé ici vers la fin des années soixante dix.
Au paravant nous étions près de l’Escale », renseigne-t-il. « Notre travail est très dur, surtout pour un vieux », se lamente M. Diallo. Ce dernier, très loquace, revient sur leurs conditions de travail. « Nous nous débrouillons pour avoir de la ferraille venant des carcasses de voitures. Mais, il devient de plus en plus difficile d’avoir cette matière, car elle se fait rare. En plus, nous n’avons pas de fonds pour faire l’achat », se plaint-il. A l’autre extrémité du site, des apprentis, pour la plupart des enfants, découpent un fût d’huile pour en faire des valises. Un travail qui demande de la force et beaucoup d’abnégation. « Ce n’est pas facile, mais on s’accroche. J’ai presque maîtrisé le travail », lance Demba Sidibé, un jeune de 23 ans qui a laissé les études en classe de CE1. Ces chefs d’entreprise vantent la qualité de leurs produits. « Nous faisons un bon travail. La preuve, même ceux qui achètent le matériel importé sont obligés de revenir jusque chez nous afin qu’on leur change quelques pièces », ajoute Mamadou Diallo. Ces artisans, convaincus de la qualité de leurs produits, demandent au gouvernement de leur faire confiance en les finançant. « Le Sénégal peut éviter l’importation de matériel agricole.