Dr Yaya Baldé souligne que la région de Kolda, en raison de sa situation géographique transfrontalière, de la mobilité accrue des populations et de ses activités commerciales, reste particulièrement exposée au VIH. Cette réalité, selon lui, « n’est pas sans conséquences ».
En effet, les données fournies par les techniciens de la santé révèlent un taux de prévalence du VIH de 1,7 %, nettement supérieur à la moyenne nationale de 0,3 %. Une telle situation invite à une réflexion profonde : Quel est le rôle des organismes présents à Kolda, de la société civile, des autorités et des acteurs politiques ?
Ne serait-il pas temps de faire une pause collective pour diagnostiquer les défis de notre chère région et agir efficacement ? Une table ronde regroupant tous les acteurs du développement, les autorités locales et les partenaires politiques pourrait permettre de trouver des solutions adaptées. Il est impératif de sortir du cycle où le Fouladou est souvent présenté sous un jour défavorable, peint en noir, alors qu’il recèle d’immenses potentiels.
DES DÉFIS MULTIPLES, MAIS UNE RICHESSE À VALORISER
Rappelons que, récemment, Kolda s’est tristement classée parmi les dernières régions pour les résultats au baccalauréat. De même, selon les données du dernier recensement, elle figure à l’avant-dernier rang national en termes de pauvreté. Pourquoi notre région est-elle confrontée à de tels défis récurrents ? Quel sera le prochain indicateur négatif ?
Et pourtant, nous avons tout ce qu’il faut pour amorcer un véritable développement : des ressources naturelles, une jeunesse dynamique et un potentiel agricole énorme. Mais n’y aurait-il pas des intérêts particuliers qui freinent cette progression ? Des individus ou groupes qui prospèrent grâce à ces difficultés et ne souhaitent pas voir les conditions de vie des populations s’améliorer, car cela mettrait en péril leur « gagne-pain » ?
APPEL À UNE PRISE DE CONSCIENCE ET À L’ACTION
Chères Koldoises et chers Koldois, il est temps de prendre conscience de cette situation critique. Elle ne peut plus durer. Nous devons rétablir la vérité sur notre région et la positionner parmi les villes attractives, où le bien-être des citoyens devient un moteur de développement. Ce bien-être pourrait également motiver les bailleurs à investir dans une dynamique gagnant-gagnant.
Ainsi, j’en appelle à l’organisation des « Assises de Kolda », une démarche désormais impérative et portée par une commande populaire. Il est essentiel d’unir nos forces pour répondre aux besoins de notre région et garantir un avenir meilleur à ses habitants.
Kolda mérite plus que de simples constats. Kolda mérite des actions concrètes.
Bakary Marone Seydi :
Enseignant et responsable politique AWALE kolda.