samedi, avril 20, 2024

30 ans de conflit en Casamance, 30 personnalités décédés ayant marqué le processus de paix

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Cela fait 30 ans jour pour jour (26 Décembre 1982 – 26 Décembre 2012) que la région naturelle de Casamance ploie sous le poids d’une crise armée. Pendant tout ce temps, il y eu des Sénégalais ayant beaucoup travaillé pour la paix. Le Groupe Scoops de Ziguinchor, fidèle à sa ligne rédactionnelle, vous en rapporte 30, comme ‘’30 ans. ‘’

1-Professeur Assane Seck : Il s’est beaucoup investi pour la recherche d’une paix définitive en Casamance. A cet effet, il à l’ origine de bon nombre  d‘initiatives. Telle la mise en place du Comité de réflexion sur la crise en Casamance qu’il a présidé et qui tenait des réunions hebdomadaires. Assane Seck a également présidé une structure plus collégiale instituée en 1997 par le  Gouvernement et impliquant l’Etat, des Elus et des membres de la société civile. Cette structure appelée « Commission Nationale de Gestion de la Paix en Casamance » avait une antenne à Ziguinchor et a été placée sous l’autorité du Premier Ministre. Et ce,  afin de préserver la Présidence de la République dans son rôle d’arbitrage en cas de difficultés.

2-Député Marcel Bassène : Ce natif de la région membre du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) est le premier « Monsieur Casamance ». Il fut nommé en 1990 par le président Abdou Diouf pour discuter avec le Mfdc d’un retour au calme, prélude à de futures négociations. Un an plus tard, précisément le 31 mai 1991, Marcel Bassène obtient la signature à Bissau du premier cessez-le feu entre l’Etat du Sénégal et le MFDC.

3-Abbé Diamacoune Senghor : Il avait toujours développé à travers des conférences et des lettres aux autorités, des thèses tendant à faire accréditer l’idée d’une indépendance de la Casamance par rapport au reste du Sénégal, idée se fondant sur l’histoire, le Droit, et la réalité coloniale pratiquée par les Portugais et les Français. Et en 1982 il fut présenté comme le principal instigateur de la marche pacifique du 26 décembre et de cette crise de violence ouverte de décembre 1983. Et jusqu’à sa mort il fut le plus grand responsable du Mfdc et du coup, l’unique interlocuteur de l’Etat du Sénégal à travers plusieurs séries de compromis et de négociations.

4-Oumar Lamine Badji : Deuxième président du Conseil Régional de Ziguinchor, ce grand responsable du PDS sera sauvagement assassiné le 30 décembre 2006 à son domicile à Sindian. Et avec cet assassinat de ce grand artisan de la paix en Casamance, acteur infatigable  de la recherche de la paix le pays tout en entier est en émoi ; et  le processus de paix en Casamance va subir un premier coup d’arrêt.

5-Samsidine Dino Néma Aidara: Ce dernier héritera de la gestion du dossier avec la bénédiction de Farba Senghor et du comité des sages pour la paix en Casamance. Il réussira tout de même à nouer des contacts tous azimuts avec des combattants du maquis notamment avec l’aile proche d’Ismaila Magne Diémé. Mais le 23 décembre 2007, un an après l’assassinat d’Oumar Lamine Badji, Samsidine Dino Nema Aïdara le chargé de mission du président de la république pour la recherche de la paix en Casamance sera sauvagement assassiné à son tour à son domicile dans le village Mahmouda Chérif.

6-Mgr Maixent Coly : C’est sous son appui et dans le cadre de la gestion du dossier confié aux Ministres Youba Sambou (Forces Armées) et  au Général Mamadou Niang (Intérieur) en 2000, que cette équipe a pu réussir à rassembler l’Abbé Diamacoune et Sidy Badji pour une déclaration solennelle le 16 décembre 2000. Une date marquant la volonté de dialogue, d’ouverture des négociations et de cessation des hostilités.

7-Monseigneur Augustin Sagna: Comme son successeur Mgr Maixent Coly, l’Evêque émérite Mgr Augustin Sagna rappelé à dieu le 12 décembre dernier s’est beaucoup investi pour la recherche de la paix en Casamance jusqu’à sa retraite. C’est d’ailleurs sous sa houlette que  l’église s’est invitée de manière officielle dans le dossier avec la création d’un comité clérical pour la gestion de la paix en 1992. Et lequel comité devait jouer un rôle d’interface entre l’Abbé Diamacoune et le maquis

8-Sidy Badji : Cet ancien pensionnaire de l’armée française s’est très tot illustré dés le début du conflit. C’est sous sa houlette que la lutte armée va très tot s’intensifiée entre l’armée et le Mfdc suite à la mise sur les fonts baptismaux en 1984 de la branche armée du Mfdc « Atika » qui porte son empreinte et qu’il a dirigée. Par la suite, de profondes divergences l’opposeront à l’Abbé Diamacoune Senghor qui finiront par mettre en selle Léopold Sagna.  Toute chose qui poussera Sidy Badji à venir s’installer à Ziguinchor où il mourut le 26 mai 2003.   

9-Laye Diop Diatta : Le natif de Diembereng a fait partie de ce groupe de députés libéraux originaires de la région (Marcel Bassène, Oumar Lamine BADJI et Moussa Diédhiou) qui ont eu un  contact physique direct avec le maquis du Mfdc dirigé par feu Sidy Badji et Léopold Sagna, et qui ont obtenu une déclaration unilatérale de cessez-le-feu de la part du maquis à Toubakouta au mois de mai 1991.

10-Mambourama Coly : Avec son association « Karambénor » il a dirigé la première intervention d’une organisation de la société civile en faveur de la paix. Et celle-ci a tenté, par des émissaires, d’établir dès le début du conflit, un lien de dialogue entre le maquis naissant et les autorités étatiques. Une expérience qui a finalement capoté du fait de la suspicion qui a prévalu de la part du maquis sur les émissaires de « Karambénor ».

11-Paul Corréa : C’est sous la coordination de ce professeur que les Cadres de la Casamance à Dakar ont élaboré, après une réunion convoquée par le Pr Assane SECK, alors Ministre de l’Equipement, une grande rencontre au CICES. Il en est ressorti un mémorandum remis en 1984 au Chef de l’Etat, Abdou DIOUF. Ce document, après avoir fourni des éléments d’analyse de la situation  contenait un certain nombre de propositions et de pistes de solutions.

12-Louis Dacosta : C’est sous sa présidence et avec l’impulsion des députés Marcel Bassène (PDS) et Pascal Manga (PS) que des missions ont pu être envoyées sur le terrain pour arrêter le cycle de violences sur le terrain.

13-Léopold Sagna : Suite aux profondes divisions intervenues en 1992 au sein du Mfdc entre un groupe autour de Sidy Badji (front nord), et un autre groupe sous l’autorité de l’Abbé Diamacoune et du Bureau central (front sud), Léopold Sagna fut mis en selle et devient le nouveau Chef de maquis dans le front sud. Il sera par la suite, selon certaines sources, mis aux arrêts puis éliminé par un de ses lieutenants.

14-Ismaila Magne Diémé : Chef incontesté de la base de Diakaye et du front nord, Magne Diémé avait, avec César Atoute Badiate et de connivence avec l’armée sénégalaise et Bissau guinéenne, mené une vaste offensive contre le quartier général du chef radical Salif Sadio dans le front sud ; poussant d’ailleurs ce dernier à migrer vers le nord à la lisière de la frontière gambienne. Arrêté par la suite par les autorités gambiennes Magne Diémé a été finalement déclaré mort en 2007 à Banjul.

15-Cardinal Yacinthe Thiandoum : En tant que chef de l’Eglise, le cardinal Yacinthe Thiandoum s’est également beaucoup engagé pour la recherche de la paix en Casamance. A cet effet, il n’avait jamais cessé en chaque occasion de prier et de plaider pour le retour de cette paix tant chantée sous nos cieux ;

16-Maleyni Sambou alias Rambo : Il avait sous sa responsabilité la base rebelle de Mahmouda Diola dans le Naran. C’est au moment où il avait manifesté ces prédispositions pour la paix que ce proche d’Ismaila Magne Diémé et de César Atoute Badiate sera assassiné par ces frères du maquis.

17-Martin Mané : Coordonnateur du Congad, il a initié le premier forum de la société civile  sur la paix en 1998. Il a aussi initié l’émission « Espace Paix » en partenariat avec une Radio de Ziguinchor. Une émission interactive qui donnait  la parole aux principaux acteurs engagés dans le processus de paix.

18- Makhary Diatta : Cet ex-combattant du maquis fut un membre fondateur du MFDC. Il s’est par la suite beaucoup investi dans le cadre du processus de paix en Casamance. Artisan d’une résolution pacifique de la crise, il sera par la suite victime d’un assassinat de la part de ses frères du maquis.

19- Maurice Adiokane Diatta : A l’instar de Makhary Diatta avec qui il a été assassiné le même  jour, Maurice a, après le maquis, pris l’option de travailler pour le retour de la paix.

20- Doudou Diédhiou : Ce proche de Sidy Badji et de l’Abbé Diamacoune Senghor a pris part à diverses rencontres dans le maquis mais également dans le cadre des assises de Foundiougne. Il ne ratait jamais l’occasion de prodiguer des conseils à ses frères pour le retour définitif de la paix en Casamance.

21-  Alexandre Diadhiou : Pharmacien de son état, cet ancien président de l’équipe fanion de la région, le Casa sports, s’était beaucoup engagé dans toutes les initiatives de paix au niveau de la partie sud du pays. Qu’elles aient une coloration socio sportives ou culturelles.

22- Jules François Bocandé : Cette icône du football Sénégal natif de la région a été un ambassadeur de la paix en Casamance. Que ce soit au niveau national ou international Jules a prôné et plaidé pour la paix en Casamance

23- Aissatou Diatta: Militante de la paix, cette proche du MFDC s’est beaucoup impliquée dans le processus de paix en participant aux assises de 2002 au Lycée Djignabo.

24- Mariama Sonko : Surnommée « l’Egérie de Mongone » cette combattante de la paix ne s’est jamais ménagée pour le retour de la stabilité dans la région.  C’est d’ailleurs par elle que, pour la première fois, le ministre Farba Senghor a pu s’introduire dans le maquis.

25- Kalia Sonko : Femme du Bois sacré Kalia Sonko a pendant des années mené le combat de ses sœurs pour la fin  de la violence et le retour de la paix en Casamance.

26- Mariama Awo Diémé : Cette compagne de route de Kalia Sonko a aussi accompagné le processus de paix en s’engageant dans plusieurs actions de ses sœurs de la région pour le retour de la paix.

27- Bana Diémé : Gardienne également du « Temple Casamance » cette femme du Bois sacré a participé à coté de Kalia Sonko et Mariama Awo Diémé à tous les combats pour le retour de la paix.

28- Imam Ratib Cherif Alioune Aidara : Le chef de la communauté musulmane à Ziguinchor a toujours donné sa caution pour toutes les initiatives tendant à ramener la paix dans la région. Egalement dans ses prières, ses sermons, l’imam Ratib ne ratait jamais l’occasion de plaider pour l’union des cœurs, le pardon, la tolérance et la paix.

29- Yaya Badji : Ce proche de l’ancien maire de Ziguinchor Robert Sagna est également un fervent militant de la paix en Casamance.  A cet effet, il s’est aussi beaucoup investi dans le cadre des manifestations culturelles Sérère/Diola (Aguène-Diambone).

30- Colonel Georges Boissy : Fidèle au principe selon lequel l’armée est une grande muette, ce officier de l’armée nationale  a, sans tambour ni trompette,  travaillé avec des responsables du maquis et de l’aile politique du Mfdc pour l’arrêt des hostilités au niveau de la partie sud du pays.

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