samedi, avril 27, 2024

ELEVAGE – Campagne d’insémination artificielle dans le Fouladou

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Sur les 3 000 vaches qui devaient être inséminées dans le département de Vélingara, 2 007 l’ont effectivement été. Les autorités se félicitent de ce taux, en mettant en avant les conditions difficiles dans lesquelles cette opération s’est déroulée. Cependant, cela ne signifie pas la réussite de la politique de métissage des races locales.
Un taux de réussite de 67% pour le bétail du département

Le ministère de l’Elevage et de la Pisciculture avait alloué un quota de 3 000 vaches à inséminer dans tout le département de Vélingara, pour la campagne d’insémination artificielle qui a pris fin au mois de juin. Un quota qui équivaut au quota national pour les précédentes campagnes, selon le chef du service départemental de l’élevage de Vélingara. A l’arrivée, le Gie Sen-bé­tail, prestataire de services pour Vé­lin­ga­ra, est parvenu à inoculer des se­men­ces de races exotiques de bovins à 2 007 vaches. Ce qui correspond à un taux de réalisation de 67%. Un bilan que le président de ce Gie juge satisfaisant, car «52,91% des vaches ensemencées sont en gestation». Soit 1 044 «nda­ma» qui portent de petits métis. El­les en sont à leur 8e mois pour la plupart.
Ansoumana Cissé, le président du Gie, renseigne qu’il y a eu une adhésion active au projet d’insémination et que les populations en redemandent. Pour expliquer le gap de 33%  par rapport au quota, M. Cissé informe : «Nous avons commencé les opérations d’insémination à partir de janvier 2009, après les phases antérieures de recensement, de sélection, de déparasitage et de synchronisation. Nous sommes arrivés dans certaines zones pendant la campagne électorale, les populations n’étaient pas disponibles. Il y a eu le «daaka» de Médina Gounass qui attire du monde. En plus, les zones frontalières au parc du Niokolo Koba déplacent leur bétail dans cette forêt, en cette période, à la recherche de pâturage  vert.»
1 044 vaches sont donc en gestation pour un cheptel bovin départemental estimé à 150 000 sujets, selon le Dr Ibra Diao. Pour l’éleveur Djiby Diao, ce nombre n’est pas négligeable. Car, «ce sont des sujets exigeants en termes de soins, d’habitat et d’alimentation. Au vu du faible pouvoir financier du moment des éleveurs du Fouladou, aucun éleveur n’est capable d’entretenir, comme il le faut, 10 métis, à moins qu’il ne se spécialise dans l’élevage des races métisses. D’ailleurs, 10 métis équivalent à 100 sujets locaux sur le plan de leurs exigences en soins et de leur apport financier».
Pour une réussite de l’insémination, l’ingénieur des travaux vétérinaires suggère qu’il y ait des éleveurs qui ac­cep­tent de se spécialiser carrément dans l’élevage de races métisses. Car, «cette campagne d’insémination de­vrait être une porte d’entrée pour l’intensification de l’élevage à Vélingara». A en croire Mr Diao, afin que l’éleveur du Fouladou tire le meilleur parti de cette insémination, il devra changer de système d’élevage. En clair, Djiby Diao et compagnie devront rompre d’avec le système qui consiste à laisser les bêtes se débrouiller dans la nature pour trouver leur alimentation, les laisser dormir à la belle étoile à même le sol et ne s’occuper de leur santé que quand la maladie se déclare.  Il donne ce conseil : «Il faudra faire de la stabulation, ce qui a l’avantage de mettre les vaches dans de meilleures conditions de production de lait et de viande et les mettre à l’abri du vol, car  très souvent, les bêtes sont volées loin des habitations et les propriétaires s’en rendent comptent deux ou trois jours après.» Il poursuit : «Il faudra se procurer de semences fourragères, acquérir des motos faucheuses et s’initier aux techniques de conservation de fourrages et résidus de récoltes.» Les métis sensibles à la trypanosomiase devront, également, faire l’objet d’un suivi médical régulier. Comme mesures d’accompagnement, le Dr Diao suggère de penser à la transformation des produits laitiers. A rappeler que, selon le technicien en travaux vétérinaires, les 3 unités de production de lait du département rejettent du lait en saison des pluies et en trouvent difficilement en saison sèche.

Abdoulaye KAMARA, Correspondant

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