L’Europe doit impérativement réduire l’écart économique qui s’est creusé avec les États-Unis et améliorer sa productivité, a averti lundi Mario Draghi. Il présentait à Bruxelles son rapport très attendu sur l’avenir de la compétitivité européenne. Pour financer ce « défi existentiel », il suggère de recourir à des emprunts européens communs.
L’UE souhaite devenir un leader technologique, prendre ses responsabilités climatiques, rester un acteur indépendant sur la scène internationale et financer son modèle social. Mais si l’Europe ne devient pas plus productive, elle devra revoir ses ambitions à la baisse et faire des choix, estime Mario Draghi dans son rapport.
L’Italien appelle à combler le retard technologique qui s’est creusé avec les États-Unis. « L’Europe doit devenir un lieu où l’innovation prospère », a affirmé l’ancien président de la Banque centrale européenne lors d’une conférence de presse. Depuis 2008, près d’un tiers des start-ups valorisées à plus d’un milliard ont quitté l’Europe pour les États-Unis, a-t-il regretté.
L’UE doit aussi parvenir à conjuguer décarbonation et compétitivité. En d’autres termes, la transition énergétique doit devenir un moteur de croissance. Il propose par exemple de faire baisser les prix de l’énergie renouvelable, de sorte que le consommateur final puisse en bénéficier.
Enfin, Mario Draghi appelle à renforcer la sécurité tout en réduisant les dépendances économiques. Les axes prioritaires qu’il propose sont assortis de 170 mesures concrètes applicables à court terme, a-t-il assuré.
Pour les financer, il propose à l’UE de recourir à des emprunts communs. Conscient des réticences de plusieurs États membres, il conseille aux pays de s’accorder d’abord sur les objectifs, puis de voir comment se donner ‘l’impulsion nécessaire’.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré que les propositions de Mario Draghi guideront les orientations du nouvel exécutif européen.