De brefs affrontements ont opposé des militants radicaux aux forces de l’ordre samedi dans la ville touristique française de La Rochelle, où ont manifesté des milliers de personnes contre les « bassines », des réserves d’irrigation contestées pour l’agriculture.
Les manifestants dénoncent les réserves contestées dites « de substitution » qui visent à stocker des millions de mètres cubes d’eau puisés dans les nappes phréatiques en hiver afin d’irriguer des cultures en été. Plusieurs dizaines sont en projet dans la région. Leurs partisans en font une condition de survie des exploitations face aux sécheresses récurrentes, là où leurs détracteurs dénoncent un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie qui refusent, selon eux, de modifier leur mode de production.
Les organisateurs, dont des groupes écologistes et altermondialistes, avaient annoncé un rassemblement dans une ambiance « de fête et de carnaval » mais la préfecture du département des Charente-Maritime, craignant des violences, avait interdit tout rassemblement dans la ville, très fréquentée par les touristes en cette période estivale.
L’un des deux cortèges partis en direction du port de commerce, dans lequel se trouvaient 400 « black blocs » selon les autorités, a fait demi-tour en se disloquant après une charge des gendarmes. Une course-poursuite s’est alors engagée entre des manifestants et les forces de l’ordre, avec jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes.
Une gendarme a été blessée par brûlure et cinq manifestants, blessés légèrement, ont été pris en charge. Plusieurs commerces ont été dégradés ou pillés, des abribus et panneaux publicitaires détruits, un manifestant a été interpellé dans un Ehpad.