La Bourse de New York a terminé en baisse, mardi, prise dans des vents contraires, de la remontée des taux obligataires à celle des prix du pétrole, mais sans paniquer pour autant.
Le Dow Jones a cédé 1,00%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,95% et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,72%.
« Les taux obligataires plus élevés constituent une excuse pour retirer un peu d’argent de la table et réaliser quelques bénéfices », a expliqué Patrick O’Hare, de Briefing.com
Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans a grimpé jusqu’à 4,40%, pour la première fois depuis plus de quatre mois.
Cette tension est consécutive à la publication, lundi, d’un indicateur de prix qui a fait état d’un bond en mars dans l’industrie manufacturière aux Etats-Unis.
Pour Patrick O’Hare, la place new-yorkaise a aussi relevé l’accès de fièvre du pétrole, au plus haut depuis cinq mois, sur fond de dégradation de la situation géopolitique au Moyen-Orient.
Au-delà de l’inflation, Wall Street a vu dans le rapport sur l’emploi JOLTS, mardi, un nouveau signe d’une économie qui refuse de courber l’échine.
Le document a montré qu’en février, le taux des licenciements restait inférieur à son niveau d’avant la pandémie de coronavirus.
Ce rapport « est de nature à apaiser toute crainte des membres de la Réserve fédérale (la banque centrale américaine) quant aux risques pour l’économie d’une approche patiente en matière de baisses de taux », a commenté, dans une note, Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics.
Le marché a aussi eu droit à quelques mauvaises nouvelles côté microéconomie, notamment les prévisions très inférieures aux attentes de la holding PVH Corp (-22,22%), qui contrôle les marques Calvin Klein et Tommy Hilfiger.
« C’est dans la lignée d’autres alertes que l’on a reçu d’autres enseignes » de distribution, a fait valoir Patrick O’Hare, parmi lesquelles les équipementiers sportifs Nike et Lululemon.
« Cela suscite un peu d’appréhension quant à un fléchissement des dépenses discrétionnaires » (non essentielles), a précisé l’analyste.
Autre ombre au tableau, la dégringolade des assureurs santé, notamment UnitedHealth Group (-6,44%), première pondération du Dow Jones qui pèse plus de 8% de l’indice, ainsi qu’Humana (-13,41%) ou CVS Heatlth (-7,21%).
Ils réagissaient à la communication du gouvernement américain, qui a fixé les tarifs de son programme de couverture santé Medicare Advantage à un niveau moins élevé qu’attendu, ce qui rogne sur les marges de l’industrie.
Les assureurs santé sous-traitants du gouvernement couvrent environ 30 millions de personnes qui ont souscrit à Medicare Advantage.
Pour autant, malgré cette configuration défavorable, les indices se sont repris en fin de séance et ont limité leurs pertes.
« Il n’y a pas du tout de sentiment de panique », selon Patrick O’Hare. « C’est une consolidation ordonnée. »
A la cote, Tesla a fait un tête-à-queue (-4,97%), après la publication de chiffres de ventes sensiblement en-deçà des attentes pour le premier trimestre, une déception attribuée aux perturbations du trafic maritime en mer Rouge et à un incendie volontaire de l’usine située près de Berlin, en Allemagne, début mars.
Le groupe de messagerie UPS (+1,04%) a profité de la signature d’un nouveau contrat de sous-traitance avec les services postaux américains (USPS), qui a préféré le groupe d’Atlanta (Géorgie) à son concurrent FedEx (-1,73%).
GE Vernova (+3,85%), qui rassemble les activités de l’ancien conglomérat GE dans les énergies renouvelables, a fait des débuts remarqués à New York pour sa première journée de cotation.
La filiale de GE dédiée à la santé, GE HealthCare, avait déjà été introduite en Bourse en janvier 2023.
L’ex-géant du capitalisme américain en a ainsi terminé avec sa scission en trois entités distinctes. La troisième société, GE Aerospace, hérite du véhicule coté GE (-2,42%) qui réunissait auparavant toutes les activités du groupe.
- Nasdaq