L’Allemagne est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs climatiques à l’horizon 2030, après une baisse historique des émissions l’an passé liée au déploiement des énergies renouvelables et à la baisse de la production industrielle, selon des données officielles publiées vendredi.
De nouvelles projections prévoient une baisse de « 64% des émissions d’ici 2030 par rapport à 1990 », un chiffre proche de l’objectif de 65% porté par Berlin, indique l’Agence fédérale de l’Environnement (AFE).
C’est la première fois que ces anticipations correspondent aux objectifs du gouvernement. En comparaison, Berlin tablait en 2021 sur un recul de seulement 49% d’ici 2030.
Elles s’appuient notamment sur une baisse de plus de 10% des émissions de gaz à effet de serre en 2023 sur an, « la plus importante » baisse annuelle depuis 1990, selon l’AFE, confirmant des chiffres publiés en janvier.
La première économie de la zone euro pourrait même dépasser dès 2027 les objectifs de l’Union Européenne d’une réduction des émissions de 55% par rapport à l’année de référence 1990, trois ans avant la date fixée.
« Cela montre que nos efforts paient, et que notre politique fait la différence », s’est félicité le ministre écologiste de l’Economie et du Climat Robert Habeck lors d’une conférence de presse.
Ce résultat détonne, alors que beaucoup d’experts tablaient sur un recours accru au charbon par l’Allemagne, du fait de l’abandon du nucléaire et de la fin des livraisons de gaz russe en raison de la guerre en Ukraine.
Mais le pays parvient à mener « un déploiement réussi des énergies renouvelables » qui permet de compenser une partie de ces manques, explique Dirk Messner, président de l’AFE.