La Slovaquie a décidé de geler ses décisions sur le soutien militaire à Kiev dans l’attente du nouveau gouvernement, suite au succès électoral de partis opposés à l’aide au voisin ukrainien, a-t-on appris auprès de la présidence.
« La présidente Caputova partage le point de vue du Premier ministre Odor (sortant, ndlr) selon lequel la décision sur cette question devrait refléter les résultats de récentes élections législatives », a indiqué à l’AFP Martin Strizinec, porte-parole de présidence.
Il a également souligné que la présidente Zuzana Caputova n’avait « pas changé de position sur l’aide militaire à l’Ukraine et qu’elle continuer(ait) à la soutenir dans la limite des possibilités dont disposent encore les forces armées slovaques ».
Lundi, la présidente a confié la formation du nouveau gouvernement au populiste Robert Fico, opposé à l’aide militaire à l’Ukraine et considéré comme pro-russe.
Le parti de Robert Fico, Smer-SD, a obtenu 23% des voix et devancé le parti centriste la Slovaquie progressiste (PS, 18%), lors du scrutin de samedi.
Pendant la campagne, Robert Fico, 59 ans, a juré que la Slovaquie n’enverrait plus « une seule balle de munition » à l’Ukraine et appelé à de meilleures relations avec la Russie.
Cet ex-Premier ministre a également déclaré récemment que « la guerre en Ukraine a commencé en 2014 lorsque des fascistes ukrainiens ont tué des victimes civiles de nationalité russe », reprenant à son compte des affirmations russes non prouvées.
Dimanche, il a estimé que son pays avait des « problèmes plus importants » que l’aide à l’Ukraine, alors que jusqu’à présent la Slovaquie, membre de l’UE et de l’Otan, a été un important donateur européen à l’Ukraine, en proportion de son PIB.
Pour gouverner, il aura besoin d’une coalition pour atteindre la majorité de 150 sièges au Parlement, son parti en ayant obtenu 42.