mercredi, avril 24, 2024

Un expert suggère « une gestion intégrée et pérenne des zoonoses »

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Le docteur vétérinaire Amadou Ndiaye, expert en surveillance épidémiologique, préconise un contrôle renforcé et un plan global incluant la réactualisation du cadre réglementaire pour « une gestion intégrée et pérenne des zoonoses’’, maladies transmissibles des animaux à l’homme et qui sont responsables de 60 % des infections humaines.

Quelque 60 % des infections humaines sont d’origine zoonotique, a indiqué le directeur adjoint du service de la surveillance épidémiologique à la Direction des services vétérinaires, lors d’un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la communication sur le Règlement sanitaire international (RSI) au Sénégal, qui se tient depuis mercredi à Thiès.

Des journalistes et des responsables de bureaux d’information et d’éducation pour la santé des 14 régions du Sénégal prennent part à cette rencontre qui se poursuit jusqu’à vendredi, en partenariat avec USAID Breakthrough Action.

Intervenant au cours de cet atelier, le docteur Ndiaye note que les maladies zoonotiques, qui sont des affections transmises des animaux aux humains, sont à l’origine de 2, 7 millions de décès de personnes chaque année dans le monde sur un nombre total de cas de 2, 7 milliards.

Les zoonoses sont aussi « à l’origine de 20% des pertes de productions animales. Elles affectent la santé animale, les productions animales et la sécurité alimentaire », ajoute-t-il, avant d’évoquer les modes de transmission des zoonoses.

Le docteur Amadou Ndiaye cite « le contact direct et indirect avec l’animal, les piqûres d’insectes et la consommation d’aliments contaminés ou mal préparés ».

Il estime que « pour une gestion intégrée et pérenne des zoonoses, il est opportun de renforcer leur contrôle à travers la mise en place d’un programme global prenant en compte l’actualisation du cadre réglementaire, la modernisation des infrastructures, le renforcement des capacités des acteurs, le renforcement de la surveillance des maladies zoonotiques, le renforcement des capacités de diagnostic des zoonoses au laboratoire, entre autres ».

6 zoonoses priorisées au Sénégal

Selon le docteur vétérinaire, « six zoonoses prioritaires sur 21 ont été sélectionnées au cours d’un atelier national en juillet 2017 », en vue de leur accorder une attention prioritaire.

Il s’agit de la rage, de la grippe aviaire zoonotique, de la tuberculose bovine, de l’anthrax (ou charbon), de la fièvre de la vallée du Rift et des maladies à virus Ebola et Marburg, précise-t-il.

La rage par exemple est une zoonose virale qui infecte les animaux domestiques et sauvages et se transmet à l’homme par contact avec la salive d’animaux touchés lors de morsures, léchages ou griffures, explique le spécialiste.

Une fois déclarée chez un individu, « la rage est mortelle à 100%, car il n’existe aucun traitement à ce stade » contre cette maladie, a-t-il prévenu, soulignant que dans la population générale, les groupes les plus exposés à cette infection sont les familles détentrices de chiens.

La grippe aviaire, pour sa part, est « une zoonose affectant les oiseaux domestiques et les oiseaux sauvages, causant ainsi une mortalité très élevée (poulet, dinde, pintade, etc.) ».

L’homme peut également être affecté par cette maladie, poursuit docteur Ndiaye, avant de signaler que la fièvre de la vallée du Rift « est une maladie virale affectant les buffles, les camelins, les bovins, les caprins et les ovins, ainsi que l’homme ».

« Au Sénégal, la vallée du Rift fait l’objet d’une surveillance passive et active, et d’une vaccination ciblée », a-t-il dit.

Il y a également la tuberculose bovine, une maladie affectant « les bovins, les animaux sauvages et l’homme ». Cette maladie dû au bacille Mycobacterium bovis « est étroitement apparentée à la bactérie responsable de la tuberculose humaine et aviaire », note le spécialiste.

S’agissant de la fièvre charbonneuse, elle fait référence à une zoonose qui affecte les ruminants et l’homme. « Elle est causée par Bacillus anthracis qui produit des toxines responsables des symptômes de la maladie », selon docteur Ndiaye.

La fièvre charbonneuse est pour sa part « endémique au Sénégal et fait l’objet d’une surveillance passive et d’une déclaration obligatoire », alors que concernant les maladies à virus Ebola et Marburg, « la vaccination est faite dans les zones à risque élevé et il y a une surveillance épidémiologique (faune sauvage et homme) ».

Il est recommandé pour les maladies à virus Ebola et Marburg d’éviter le contact avec les primates ou chauves-souris sans mesures de biosécurité mais également la consommation de la viande de ces animaux, a-t-il souligné.

APS

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