mardi, septembre 17, 2024

Les faits saillants de l’année 2021 (Par Ghansou Diambang)

Ne ratez pas!

 « De la pandémie du covid à la crise migratoire internationale en passant par la problématique du terrorisme, le réchauffement climatique, la corruption, les scandales et crimes financiers remarqués ça est là, l’année 2021 aura été globalement celle des turbulences politiques, économiques, sociales et environnementales au niveau mondial »

Confrontée aux défis stratégiques du maintien de la sécurité, de la paix et de la gouvernance mondiale, de la promotion de la santé pour tous ainsi que des affres du dérèglement climatique qui évolue crescendo, notre planète est menacée et l’humanité tout entière semble essoufflée et dépassée par l’ampleur des catastrophes, créant un traumatisme généralisé. Cette situation appelle à la conception d’un nouveau projet de société, à une nouvelle reconstitution des cartes diplomatiques entre puissances (Etats Unis, Chine, Russie, France, Allemagne) et des relations entre pays, entre groupes ethniques, entre communautés, entre voisins etc. ».

Dans cette confusion parfois déboussolante, l’Afrique malgré les menaces de division dont elle est victime avec la poussée des réseaux djihadistes prêts à instaurer un autre type de société et d’islam, et en dépit des en torches à la démocratie constatées notamment avec la défiance de dirigeants toujours prêts à s’éterniser à la tête des pouvoirs, des soubresauts avec ses anciennes puissances coloniales semble se positionner comme le futur continent de l’espoir et la principale locomotive de l’économie du 21e siècle.

Ainsi, en égrenant le chapelet des faits marquants de cette année, nous avons voulu vous entretenir de 06 événements parmi tant d’autres mais qui à notre avis ont profondément marqué les esprits :

  1. 2021 : Covid 19 : Un défi à la santé mondiale :

En effet, cela ne fait aucun doute les firmes pharmaceutiques et les laboratoires ont connu un progrès fulgurant et la technologie sanitaire a également fait des bonds spectaculaires dans la réponse aux pandémies. Malgré tout, la covid 19 persiste et évolue au gré de nouveaux invariants (omicron) avec une vitesse de propagation très rapide et des morts incommensurables.

Face à la complexité du virus, tous les pays ont tiré de bonnes leçons. La plus importante est la conscience que « nous devons désormais apprendre à vivre avec la maladie », d’où s’adapter à la nouvelle situation en développant des réflexes de résilience face à un phénomène dont on ne connait pas la fin. Ainsi, 2021 nous a permis de passer d’une situation de panique générale à une meilleure compréhension de la pandémie avec des réponses plus flexibles relativement aux mesures politiques ardues de restrictions telles que : le confinement total, le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation sociale, l’interdiction des rassemblements sans causes et les longs couvre-feux sans résultats probants qui pour l’année 2020 ont contribué à plomber toutes les activités économiques avec des impacts négatifs sur le chômage et l’accentuation des inégalités sociales. Du test sanitaire au passe obligatoire pour la mobilité et l’accès aux services essentiels, on est passé à l’autotest et au passe vaccinal en tant que mesure de prévention dans le but d’atténuer la propagation du virus et les chaines de contamination. Enfin, 2021 a aussi révélé des insuffisances notoires dans la prise en charge de la maladie parfois personnalisée au niveau des pays, des incidences diplomatiques sur fond de tensions avec la fermeture des frontières, un coup dur à la coopération sanitaire, une discrimination flagrante quant à l’accès aux vaccins et une grogne sociale grâce à des préjugés tenaces défendus par les populations surtout d’Afrique sur l’existence de la maladie.

  • 2021 : Le péril migratoire et le réchauffement climatique :

La migration est liée à la mobilité humaine et reste un phénomène aussi vieux que l’humanité elle-même. Cependant, avec l’année 2021, la relation migration et variations climatiques aura cristallisé les attentions.

En effet, selon le dernier rapport du groupe intergouvernemental des experts sur l’évolution du climat (GIEC) publié le 9 Août 2021, la situation globale de l’humanité est alarmante : « Le dérèglement climatique est généralisé, rapide et s’intensifie ».

Mieux, la nouvelle édition du rapport Groundswell en date de septembre 2021 stipule que : « D’ici à 2050, le changement climatique risque de contraindre 216 millions de personnes à la migration ». Les changements climatiques sont en partie responsables de la perte progressive des performances et des rendements agricoles (sécheresses, mauvaises performances agricoles, confusion des agriculteurs par rapport à la maitrise des calendriers pluviométriques, érosions côtières, déboisement, inondations, bref, destruction de la couche d’ozone).

Avec cette situation se pose le problème de la sécurité sociale et alimentaire, les mouvements forcés de populations liés aux foyers de tensions, les disettes fréquentes et les longues périodes de soudure allant jusqu’à 9mois de survie. Pour cela, 2021 pourrait être classée comme la pire des années avec une forte accentuation de la mobilité sociale, surtout celle des jeunes à la recherche de meilleures opportunités de travail. Le phénomène des réfugiés climatiques ou disons tout simplement de la migration climatique s’est intensifié créant des déplacements de milliers de familles entières et de puissants flux d’exodes ruraux.

En Afrique, hormis les troubles constatés au niveau de la mobilité des ménages, les politiques sociales et les mesures d’insertion professionnelles n’ont pu contenir les jeunes toujours résolus à braver les océans pour rejoindre l’occident, créant parfois une véritable hémorragie humaine, d’importantes pertes en vie humaines (noyades, maladies, brimades, maltraitances, rapts, violences sociales, refus d’acceptation d’entrée, problème d’hospitalité).

  • 2021 : Année de reconstitution de la carte géopolitique mondiale :

Avec l’arrivée de Joe Biden à la tête de la magistrature américaine, les grimaces diplomatiques, les menaces et provocations indirectes entre puissances nous plongent déjà dans l’ambiance d’une seconde guerre froide.

Ainsi, le paysage des relations internationales a connu une forte turbulence avec une exacerbation des tensions sociales. 

Durant cette année écoulée, on aura donc constaté que la volonté du pays de l’oncle Sam de se redéfinir de nouvelles alliances pour renforcer sa suprématie a buté devant la perfidie de la Russie engagée à étaler ses conquêtes et sa coopération militaire en Afrique et la concrétisation du rêve chinois d’occuper la position de première puissance économique mondiale.

En mal de solutions, l’Europe se barricade sur ses frontières à la recherche d’alternatives qui lui soient favorables par rapport à la question migratoire. L’une des faiblesses de l’union Européenne a été révélée ici quand il a fallu trouver des réponses durables à ce phénomène de migration qui prend une autre tournure divisant les 27 pays lorsqu’il s’est agi d’accueillir les flux migratoires gonflés par d’autres destinations dont le Liban, l’Afghanistan, les Syriens et autres nationalités chassés par les troubles politiques. Pendant ce temps, le jeu politique global semble se réaliser dans le triangle Etats-Unis- Chine-Russie chaque puissance cherchant à affaiblir sa rivale.

Le 30 Aout 2021, marque le départ du dernier contingent Américain d’Afghanistan conformément à une des promesses électorales de Biden. Considéré comme la guerre la plus longue de l’histoire, cette défaite cuisante des Etats Unis, deuxième du genre après l’épisode honteuse du Niet Nam ouvre une nouvelle voie au terrorisme qui désormais étale ses ramifications en Afrique.

  • Afrique 2021 : le terrorisme fait la loi :

Fragilisée en substance par les multiples foyers de tensions en vue depuis des décennies (guerres inter ethniques, enjeux liés aux multiples convoitises sur les ressources et matières premières, coups d’états et corruption des dirigeants, chômage et montée en puissance des frustrations sociales, mauvaise gouvernance, problème de leadership), le terrorisme s’installe facilement en Afrique et étend vite ses ramifications de la côte atlantique à l’Afrique occidentale.

A ce titre, l’année 2021 fut émaillée de meurtres, de pillages et de tueries atroces notamment au Mali, au Burkina Fasso, en Côte D’ivoire où la présence des forces d’intervention internationale (Barkane) n’a pu empêcher le pire. Livré aux réseaux terroristes armés des dernières technologies de guerre, les populations rurales paient encore le lourd fardeau des attaques de groupes armés à identités multiples (boko haram, Akmi, Ansardine). A ce stade, le Sénégal demeure dans une ceinture de feu. Aussi, 2021 a remis au gout du jour les coups d’états (Guinée Conakry, Mali, Soudan, Niger) avec un retour en force des militaires souvent soucieux de mettre un ordre à la gouvernance des peuples face au forcing de certains dirigeants prêts à tuer la démocratie (Alpha Condé) ou aux maladresses d’autres dans la gestion des questions de sécurité (Mali, Niger).

La tombée des ténors politiques a été également une occasion de démythifier la mainmise des vieilles puissances à l’image de la France, soupçonnée d’être partisane et contestée dans sa volonté de sauvegarder les intérêts de l’Afrique, d’où la préférence d’une diplomatie diversifiée comme c’est le cas avec l’affaire des mercenaires de la société Russe Wagner.

  •  Sénégal 2021 :  Un climat sociopolitique émaillé de tensions :

Le Sénégal il est vrai est reconnu comme une oasis de paix et une vitrine de la stabilité sociale, un modèle de démocratie citée en exemple. Mais, durant cette année 2021, le pays de la téranga a connu des troubles politiques qui ont dans une certaine mesure entaché son aura avec ce feuilleton judiciaire entretenu par le supposé viol d’une fille, Adji Sarr par la personne du plus charismatique leader de l’opposition le patron des patriotes Ousmane Sonko au salon Sweet Beauty.

Considéré comme une tentative bien calculée de liquidation d’un opposant devenu viral et gênant, l’affaire a très vite mis le pays à feu avec au décompte fait ; 14 morts et près de 600 blessés. Tout partira de mars 2021, quand Ousmane Sonko fut appelé à répondre de ses actes devant le juge du 8e cabinet. Le lancement du film débute avec le marathon assez brûlant de la levée de l’immunité parlementaire du député mis en cause à l’Assemblée nationale. Ce qui semblait relever d’une affaire privée entre deux citoyens a vite dégénéré exhumant ce que les analystes appellent « le réveil des vieilles frustrations des sénégalais», c’est-à-dire une justice instrumentalisée, à deux vitesses, un chômage devenu chronique, des inégalités décriées, une corruption banalisée au quotidien à travers des pratiques malsaines de réseautage, des ménages quasi éclatés par les difficultés économiques et des flambées parfois répétitives et injustifiées des denrées alimentaires et des produits de première nécessité (riz, sucre, huile, savon, pain).

A cela, il faut ajouter que 2021 est une année pré-électorale caractérisée par les jeux d’alliances et de contre alliances. Au niveau des collectivités territoriales, ces élections détermineront le schéma futur de la gouvernance locale dans un contexte de décentralisation et de positionnement des acteurs autour de l’exécutif local et permettront de comprendre l’architecture de la prochaine présidentielle prévue en 2024.

  • Sénégal 2021 : Année des scandales et crimes financiers :

Enfin durant cette année 2021, le Sénégal a connu un record inégalé de scandales financiers et de détournements (12 milliards perdus dans la nature et flottent entre les mains de délinquants financiers, 06 grands scandales signalés).

Notre pays à travers ce score donne la marque de pays très corrompu avec un système de gouvernance financière nulle, quand les sociétés les plus stratégiques sont managées par des individus véreux soucieux de leur seul avenir, sans profil de personnalité et à moralité douteuse. De la Sicap au trésor public en passant par la poste, post finances, l’Iprès et la lonase le tableau connote une image très négative du Sénégal. Est-ce une non-maitrise des appareils d’Etat ou une intention délibérée pour les préparatifs des prochaines campagnes électorales locales quand on sait que la quasi-totalité des sociétés nationales de notre pays sont politisées ? Malgré tout, 2021 se termine avec une bonne note d’espoir, tout peut être reconstruit sous le sceau de l’humanisme en mettant toujours l’humain avant tout au centre des priorités.

   « QUE 2022 SOIT CELLE DES ESPOIRS CONCRETISES POUR TOUS »

      Ghansou Diambang, Sociologue et travailleur social : 77 392 86 58/77 617 48 12

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