(Belga) Médecins sans Frontières a pressé mercredi la Belgique à jouer un rôle de pionnière dans le débat concernant les brevets sur les produits médicaux et contribuer ainsi à endiguer plus rapidement la pandémie. « Mais la position de notre pays n’est toujours pas claire », déplore l’ONG.
L’Inde et l’Afrique du Sud ont demandé le 2 octobre dernier l’introduction d’une dérogation aux règles de droit de propriété intellectuelle de l’ADPIC de l’OMC (Accord sur les droits de propriété intellectuelle relatifs au commerce) pour les vaccins et produits médicaux relatifs au coronavirus. Cette suspension temporaire des brevets permettrait la production et la distribution de vaccins à des prix abordables dans les pays en développement. Un petit groupe de membres de l’OMC, dont l’UE, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, la Suisse et l’Australie, continuent de s’y opposer. « Nous demandons donc à la Belgique d’envoyer un signal fort à l’UE qui pense qu’elle protège ses intérêts commerciaux, mais en fait qui ne lutte pas de manière adéquate contre la pandémie avec tous les moyens possibles », déclare Dimitri Eynikel, conseiller en politique européenne de MSF. « Il est temps de mettre toutes les ressources, comme les vaccins, à la disposition de tous et d’aider à mettre fin à la pandémie le plus rapidement possible. » « La nécessité de cette exemption de brevet devient de plus en plus urgente, d’autant plus que des variantes du covid-19 apparaissent et que le nombre d’infections continue d’augmenter », estime MSF. « Sans un accès universel, abordable et équitable aux ressources médicales, la pandémie durera plus longtemps », avec un impact direct sur la capacité des systèmes de santé à assurer la vaccination, les soins et le traitement d’autres maladies, conclut MSF. (Belga)