jeudi, avril 25, 2024

L’œuvre de Mohamed Mbougar Sarr pourrait être mal accueillie au Sénégal

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Un accueil hostile pourrait être réservé à l’œuvre du jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr dans son pays. Attendu « dans quelques mois » au Sénégal, son dernier roman est une réflexion sur la question sensible de l’homosexualité, suffisant pour lui d’appréhender un accueil hostile à son ouvrage.

« De purs hommes », paru en avril en coédition (Jimsaan à Saint-Louis, Philippe Rey à Paris) « ne circulera vraiment au Sénégal que dans quelques mois. Ce sera l’épreuve de vérité », a-t-il déclaré dans un entretien paru sur le site du Monde Afrique, supplément du quotidien français du même nom.

« Je sais que certains se dispenseront de le lire pour se faire leur opinion. D’autres, qui l’ont lu, m’ont dit avoir été choqués et pensent qu’il peut être dangereux et difficile à accepter dans un contexte sénégalais. On verra », a dit le jeune écrivain.

Mohamed Mbougar Sarr a déjà publié « Terre ceinte » (2014), sur le djihadisme au Sahel, puis « Silence du chœur » (2017), qui évoque l’arrivée de migrants africains dans un village sicilien.

Il vient de se voir décerner, à l’occasion du festival « Etonnants Voyageurs » à Saint-Malo (France), le prix Littérature-monde 2018 pour cet ouvrage publié chez Présence africaine.

« Au Sénégal, on s’expose lorsqu’on pense différemment sur certains sujets. L’homosexualité fait partie de ces lignes rouges », souligne l’auteur, dont le premier roman a reçu l’édition 2018 du « Prix Kourouma ».

« Il n’y a aucune raison pour que des mœurs qui concernent l’humanité n’aient pas eu cours au Sénégal », soutient le jeune auteur, qui concède qu’essayer « ne serait-ce que de réfléchir à l’homosexualité » dans le contexte sénégalais voire africain, « c’est s’exposer à un danger ».

« En écrivant ce livre, j’ai rencontré des personnes qui m’ont parlé d’une époque où les goor-jigeen marchaient tranquillement dans la rue. Ce mot désignait un travesti, qui était peut-être homosexuel », note-t-il par ailleurs.

« Les goor-jigeen aidaient les femmes dans la préparation des cérémonies et des sabar, les fêtes traditionnelles. Ils étaient souvent les seuls à connaître des poèmes ou des paroles amusantes qui faisaient oublier aux gens la dureté de la vie. Les gens les aimaient pour cela et oubliaient qu’ils pouvaient aussi les détester », a-t-il ajouté.

APS

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