Les conflits et la violence ont contraint 11,8 millions de personnes à fuir au sein de leur propre pays en 2017, près du double du chiffre atteint en 2016 (6,8 millions) et le plus élevé ces dernières années, selon un rapport publié mercredi.
Sur ces 11,8 millions de personnes forcées de quitter leur foyer l’année dernière, plus de la moitié a fui les conflits en Syrie, en République démocratique du Congo (RDC) et en Iraq. Des situations d’urgence complexes, dont l’effondrement de la gouvernance, le ralentissement de l’activité économique et l’accès humanitaire limité dans des pays comme le Yémen et le Soudan du Sud, ont également provoqué des mouvements massifs de population.
Ces nouveaux chiffres portent à près de 40 millions le nombre total de personnes vivant en situation de déplacement interne du fait de la violence, souligne l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), qui dépend du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), auteur du rapport. Si l’on considère les personnes signalées comme de retour, réinstallées ou réintégrées localement, 8,5 millions d’entre elles n’ont toujours pas trouvé de solution durable et courent encore le risque de devoir fuir à nouveau. « La plupart des retours ont eu lieu dans des pays aux prises avec des conflits armés toujours actifs et des crises migratoires non résolues, tels que le Nigeria, la Somalie et l’Afghanistan », indique le rapport.
« Le nombre ahurissant de personnes forcées de quitter leur foyer pour échapper aux conflits et aux catastrophes doit nous faire ouvrir les yeux », estime le secrétaire général du NRC, Jan Egeland. « Nous devons redoubler d’efforts pour prévenir les déplacements, protéger les personnes affectées et trouver des solutions durables à ce phénomène », poursuit-il. Pour la directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak, « les déplacements internes marquent souvent le début de crises plus complexes. Si l’adoption il y a vingt ans par la communauté internationale des ‘Principes directeurs relatifs au déplacement interne’ a permis de réaliser d’importants progrès, cela est loin d’être suffisant pour faire face à un problème de cette ampleur, et a fortiori pour pouvoir y remédier ». « Il est temps d’engager un dialogue franc sur les moyens les plus efficaces d’inverser le cours de cette crise mondiale », ajoute-t-elle. (Belga)