A Kolda les premières récoltes de riz sont dans les marmites. Dans beaucoup de zones de production les récoltes ont démarré timidement et de manière artisanale. En effet pour les productrices du Fouladou les récoltes se font pour l’essentiel à la main, épis par épis. Les moissonneuses batteuses sont d’bord dans les grandes ères de production et restent inaccessibles pour les exploitations familiales. N’empêche, l’espoir dune bonne moisson est permis. L’autosuffisance peut être atteinte si les efforts se poursuivent après l’évaluation de cette campagne prometteuse.
«Une production record de riz est attendue au vu de la bonne pluviométrie mais aussi des mesures d’encadrement et d’accompagnement des autorités», explique un producteur de Saré Maoundé dans la commune de Saré Bidji. Dans notre pays, prés de 30% de la production de riz blanc est d’origine pluviale. La pluie est déterminante dans l’agriculture et cette année il pleut encore au Fouladou et jusqu’à la date du 22 octobre la moyenne issue des cumuls des 13 postes suivis par la DRDR est de 1078,1 mm contre 734,862 mm pour la même période en 2014 et 781,6 mm pour l’ensemble de l’hivernage de 2014-2015. Dans le département de Kolda, tous les postes affichent plus de 1 000 mm avec 1 442,1 mm à Saré Bidji, 1 354 mm pour Dioulacolong et 1 221,9 mm au niveau de Kolda commune. La même tendance est observée dans le département de Vélingara où les postes de Vélingara, Boncoto, Pakour, Sinthiang, Koundara et Fafacourou ont enregistré des cumuls de plus de 1000 mm à l’exception de Kounkané qui est déficitaire de – 39 mm.
UNE BONNE PLUVIOMETRIE
Dans le département de Médina Yoro Foulah, seul le poste de Fafacourou a plus de 1 000 mm. Il est suivi de Ndorna avec plus de 900 mm, Médina Yoro Foulah et Pata pour plus de 800 mm. En plus de ce facteur naturel favorable, les efforts de l’état sont perceptibles dans les rizières. Ainsi un important lot de matériels a été vendu par des commissions dans des conditions transparentes. Aucune contestation n’est en tout cas enregistrée pour l’instant. Concernant le matériel agricole léger, les cessions sont de 94,77 % avec les semoirs, 94 % pour les houes sine et 76,60 % pour ce qui est des houes occidentales.
Pour le matériel agricole lourd, 04 contrats et 07 quittances ont été transmis au Ministère de l’Agriculture à ce jour par le Gouverneur. A côté des Gie de producteurs d’autres connus dans la zone ont pu accéder aux engins et autres tracteurs après avis d’une commission présidée par le gouverneur. «Cette fois ci des tracteurs sont arrivés chez des véritables producteurs sans se soucier de leur appartenance politique», nous a certifié ce producteur de Talto dont le Gie a pu avoir un tracteur.
DISPONIBILITE DES INTRANTS
A côté du matériel, il y a eu une mise en place de semences de qualité à temps et la situation présentée par la direction du développement rural indique que dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National d’Autosuffisance en Riz (PNAR), les semences certifiées de riz ont été mises en place à hauteur de 1 266,91 tonnes sur un quota prévisionnel de 2 197 tonnes, soit un taux de réalisation de 57,66 %. Rien que pour la vallée de l’Anambée, 2 746,80 ha semés en riz avec 2 677,25 ha de levées (97,47 % de taux de levées). En dehors du bassin de l’Anambé, les emblavures en riz pluvial dans les vallées ou plateaux sont de 10 279,25 ha et se répartissent comme suit : 4 351 ha dans le département de Vélingara, 3 809 ha au niveau de Kolda et 2 119,25 ha pour celui de Médina Yoro Foulah.
La SODAGRI a reçu des semences de riz du PNAR, de la FEPROBA et du PPDC pour réussir ce pari. Le PPDC a mis à la disposition de la SODAGRI 105,5 tonnes de semences dans le département de Vélingara, 19 tonnes à Kolda et 38,5 tonnes pour Médina Yoro Foula. En outre, le PPDC travaille avec la FEPROBA dans le bassin et en-dehors, la SEDAB principalement dans le département de Kolda, PELLITAL dans le Médina Yoro Foulah, la Coopérative agricole de Soukou. Ainsi, 948,18 tonnes de semences riz, 236 tonnes d’engrais NPK et 194,4 tonnes d’Urée furent placées dans les zones cibles à la date du 28 août 2015. Dans cette même optique, il faudrait également signaler les résultats intéressants enregistrés par la Direction de Zone de l’ANCAR Sénégal Oriental Haute Casamance (DZ SOHC) basée à Tambacounda au niveau des départements de Vélingara et Médina Yoro Foulah en termes de superficies emblavées en riz pour 2015-2016 : 1060 ha dans le Vélingara et 129 ha dans le Médina Yoro Foulah.
Les objectifs d’emblavures du programme de production marchande de l’Antenne régionale du PADAER tournent autour de 2 500 ha de maïs, 250 ha de mil, 40 ha de fonio, 250 ha de niébé, 2 500 ha de riz de plateau et 500 ha de riz de bas-fonds pour cette présente campagne agricole. Le PADAER appuie ses bénéficiaires dans le cadre du labour des parcelles avec des tracteurs : 43 ha à Thietty, 31,5 ha à Saré Yoba, 70 ha à Salikégné, 32 ha à SaréMansaly. En outre, un important programme d’essais variétaux est mis en place avec AfricaRice avec 61 variétés dont 11 de plateau, 34 de bas-fonds et 16 autres Sahel.
«Le PAPIL a emblavé 3 211 ha de riz pour la production marchande dans les trois départements dans le cadre de cette présente campagne agricole», explique la note de la direction régionale du développement rural. Le Papil a aussi permis à des producteurs, à l’image de ceux de Talto Diéga, de disposer de tracteur et d’autres matériels.
LA SODAGRI, LOCOMOTIVE DE L’AUTOSUFFISANCE EN RIZ
Le professeur Moussa Baldé, DG de la SODAGRI, est conscient de cette charge que la société porte sur ce programme d’autosuffisance en Casamance, à Tambacounda et Kédougou. Elle doit ainsi y contribuer à hauteur de 40%. Le président de la République, au cours de sa visite à Anambé, avait donné 3 tracteurs et une moissonneuse batteuse comme prime de motivation. Cette extension des activités de la Sodagri qui s’organise n’a pas empêché au DG de travailler à matérialiser le slogan «Kolda nourrit Kolda».
En nous expliquant comment : «Vous savez cette volonté nous a été signifié depuis mon arrivée à la tête de la structure particulièrement depuis la mise en place du Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS) soutenu par le ministre de l’agriculture sur instruction du Président de la République qui l’a confirmé lors de son séjour dans la région durant sa tournée économique en zone sud, notamment au niveau du bassin de l’Anambé.
Source: Sud Quotidien