Au Sénégal, les élections locales ont été difficiles pour la majorité présidentielle à Ziguinchor dans le sud du pays, où plusieurs ministres du gouvernement de Macky Sall s’étaient pourtant pleinement impliqués dans la campagne électorale. Depuis le dernier scrutin de mars 2009, la région était acquise au Parti démocratique sénégalais, mais aujourd’hui, on assiste à une redistribution des cartes.
En Casamance, la coalition présidentielle s’impose à Kolda, Sédhiou et Oussouye. Trois départements jusque-là contrôlés par le PDS. Mais dans le détail, la commune de Bignona reste acquise au PDS, avec Mamadou Lamine Keïta, qui rempile pour un second mandat.
Autre fait marquant : la défaite de personnalités influentes de Benno Bokk Yaakar à Ziguinchor. La coalition montée par Doudou Ka et Benoît Sambou, obtient 8 sièges au conseil départemental. Celle du ministre écologiste, Haidar El Ali, en obtient seulement deux. Tous ont été battus par le centriste Abdoulaye Baldé, en poste depuis mars 2009. Ce dernier obtient 24 503 voix sur 43 069. Sa coalition rafle 46 des 60 sièges du conseil départemental. Cette défaite survient alors même que le président s’était déplacé à deux reprises dans cette commune pour proposer des projets de développement et surtout, convaincre des militants locaux de rejoindre son camp. Au final, note un observateur de la scène politique casamançaise, » cette élection met surtout en valeur un personnage, Abdoulaye Baldé, qui prouve qu’il a une base solide à Ziguinchor ».
ZOOM : » Des élections dans la transparence et dans la sincérité »
Tous les pays en Afrique ne peuvent pas en dire autant : mis à part quelques couacs dans l’organisation du vote et quelques incidents mineurs constatés ici et là, les élections locales qui étaient organisées dimanche 29 juin au Sénégal se sont déroulées dans le calme et la transparence. C’est ce qui ressort du rapport préliminaire de la Raddho. L’organisation de défense des droits de l’homme a déployé dans tout le pays 585 observateurs sur financement de l’Union européenne. » Nous n’avons pas enregistré de fraudes majeures qui pourraient entacher la sincérité du scrutin, explique Aboubacry Mbodji, secrétaire général de la Raddho. Et nous sommes très satisfaits également de ce que fait l’administration, qui organise des élections dans la transparence et dans la sincérité. Cependant, nous avons constaté quelques ratés et quelques manquements à combler. Par exemple, de la violence physique, mais aussi de la violence verbale. Et cela s’est manifesté surtout durant la campagne électorale. Des sacs de riz ont été distribués, de l’argent a été distribué. Mais quand le citoyen est devant l’urne, il vote en conscience, en toute liberté, et cela est une preuve de maturité du peuple sénégalais que nous saluons ».
source rfi
La Raddho demande par ailleurs l’instauration du bulletin unique au Sénégal afin de faciliter le vote pour les électeurs et diminuer le coût des élections.
Avec Setal.net,