samedi, avril 20, 2024

Dialacoumbi réclame un poste de santé

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Les populations de Dialacoumbi envisagent d’organiser une marche pacifique pour réclamer la construction d’un poste de santé. Ils refusent d’envoyer leurs enfants se faire vacciner à Bambadinca et protestent contre le choix porté sur ce village pour abriter le poste de santé de la zone.

Les populations de Dialacoumbi, un village situé dans la communauté rurale de Coumbacara, Sud-Est du département de Kolda, continuent de réclamer la construction d’un poste de santé. Elles estiment que cela permettrait d’éviter les éprouvantes évacuations sanitaires vers les postes de santé de Salikégné ou de Coumbacara, situés respectivement à une quinzaine de kilomètres de leur localité.

Elles prévoient d’organiser des manifestations pacifiques dans les prochaines semaines pour se faire entendre si rien n’est fait d’ici-là. « Nous avons énormément de problèmes pour assurer la prise en charge correcte des soins de santé primaires des femmes et des enfants. Depuis le mois de février 2012, nos enfants ne sont pas vaccinés contre le paludisme et d’autres maladies. Ils ne sont ni déparasités ni supplémentés lors des campagnes de vaccination. Nous lançons un appel pressant au gouvernement pour la construction d’un poste de santé à Dialacoumbi qui compte actuellement plus de 1800 habitants. Nous ne pouvons plus nous contenter d’une simple case de santé car sa capacité d’accueil est aujourd’hui largement dépassée à cause de l’explosion démographique, sans compter les malades qui nous viennent des villages environnants comme Saré Bougou, Médina Hamadi, Sinthian Yira, Sinthian Yaya auxquels s’ajoute les patients qui nous arrivent des localités bissau-guinéennes », déclare Boubacar Baldé, agent de santé communautaire de Dialacoumbi. Les évacuations sanitaires des malades vers les postes de santé de Salikégné ou de Coumbacara relèvent, selon lui, d’un véritable parcours de combattant à cause notamment de l’état défectueux des routes et du manque criant de moyen de transport.

Les femmes enceintes qui veulent accoucher ou qui souffrent d’un manque de sang paient ainsi un lourd tribut à cette situation. « Les évacuations sanitaires se font à vélo, en moto ou en charrette. Nous téléphonons quelques fois au poste de santé de Salikégné pour qu’il nous envoie l’ambulance afin de nous permettre d’évacuer le malade, mais il arrive souvent qu’il ne soit pas disponible. Nous sommes obligés, dans ce cas, de nous débrouiller avec les moyens de bord avec tout ce que cela comporte comme risque pour la vie du patient. Il n’est pas rare de voir des femmes décéder en cours de route ou juste après leur arrivée au poste de santé. C’est le cas notamment de la femme de mon grand frère qui vient de perdre la vie lors de son évacuation. Aussi, ai-je récemment perdu ma grande sœur qui est décédée juste après son arrivée au poste de santé de Salikégné », se désole-t-il. Il remercie au passage l’infirmier chef de poste de Salikégné qui est venu, le 29 mai dernier, vacciner les quelques 260 enfants de 0 à 5 ans à l’occasion des journées locales de supplémentation et des journées nationales de vaccination.

La case de santé de Dialacoumbi souffre également du manque de médicaments pour assurer les soins de santé primaires aux populations. Car elle ne dépend actuellement d’aucune structure sanitaire de la communauté rurale de Coumbacara, si l’on en croit Boubacar Baldé.

Ce problème s’explique par un différend qui oppose les habitants de Dialacoumbi à ceux de Bambadinca. Les premiers contestent le choix porté sur Bambadinca par le Conseil rural de Coumbacara pour abriter le poste de santé au détriment de leur localité qui est pourtant beaucoup plus peuplé que les autres villages de la zone.

Mamadou Aliou DIALLO (lesoleil.sn)

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