La femme koldoise continue de souffrir dans sa chair. Elle est quotidiennement victime de viols et autres pires formes de violence dans le Fouladou. Vingt-et-un cas de viols ont été recensés en 2009 ainsi que plus de dix cas de grossesses non désirées. La révélation a été faite par Mme Dienaba Tall, point focal du réseau Siggil Jiggen à Kolda. C’était au cours du forum organisé mercredi dernier par le réseau Siggil Jiggen à la salle de conférence de la mairie de Kolda, en présence des associations féminines et des différents comités de lutte contre les violences faites aux femmes des départements de Kolda, Médina Yéro Foulah et Vélingara. Lors de cette rencontre, Dienaba Tall et ses camarades ont demandé aux autorités une application rigoureuse de la loi contre les auteurs de ces violences.
‘Ce que nous dénonçons, c’est la non-application des lois, les retraits des plaintes. Les problèmes sont tout le temps réglés à l’amiable. Quand quelqu’un commet un viol impuni, il est tenté de recommencer. Ces manquements ne nous permettent pas d’enrayer ce fléau’, s’insurgera Mme Tall. En 2008, 400 cas de viols ont été recensés au Sénégal, soit un cas par jour. Dans le Fouladou, la situation est jugée dramatique à cause de nombreux cas de viols passés sous silence au nom de la solidarité familiale ou villageoise. Les acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes dans la région de Kolda sont d’avis que ces violences ne doivent plus prospérer. Et en ce sens, les femmes du Fouladou demandent à l’Etat une gratuité des certificats médicaux pour les victimes de viols. Autrement dit, une assistance juridique permettra à ces femmes victimes d’une injustice de se sentir protégées et accompagnées afin que leurs bourreaux, de plus en plus nombreux à travers le Sénégal, comprennent que les actes commis sont punis par la loi et rejetés par la société toute entière. Par ailleurs, les femmes de Kolda ont annoncé que l’édile de leur ville a décidé de débloquer 25 % de son budget pour la construction d’un collège d’excellence pour aider les filles victimes de viols à s’insérer dans la société.
Cheikh DIENG