vendredi, janvier 17, 2025

« C’était la seule source d’espoir »: inquiétude pour des milliers de femmes afghanes depuis « un ordre du guide suprême »

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Les Afghanes pourraient être interdites d’accès aux écoles d’infirmières et de sage-femmes. Alors que l’éducation des femmes est déjà interdite au-delà du primaire, cette nouvelle mesure des talibans, qui serait imminente selon plusieurs sources, risque d’aggraver la pénurie de personnel médical et d’accentuer l' »apartheid de genre » dénoncé par l’ONU.

Les Afghanes, bannies des universités depuis deux ans par les autorités talibanes, pourraient bientôt ne plus pouvoir aller dans les écoles d’infirmières et de sage-femmes, s’alarment mardi plusieurs responsables. « Il n’y a aucune circulaire officielle », a expliqué une source au sein du ministère de la Santé, « mais les directeurs d’établissements ont été informés lors d’une réunion que les femmes ne pouvaient plus étudier dans leurs instituts ».

« Aucun détail ou explication n’a été donné, on leur a seulement dit qu’il y avait un ordre du guide suprême et qu’il fallait l’appliquer », a poursuivi cette source.

Le directeur d’une école de santé du centre du pays a confirmé avoir été informé de cette décision du guide suprême, Hibatullah Akhundzada, lors d’une réunion organisée par le ministère.

Un cadre d’une école de Kaboul a, lui, assuré que ces instituts avaient « 10 jours » pour organiser les partiels avant l’entrée en vigueur de cette décision restreignant les possibilités d’étudier et de travailler des Afghanes déjà victimes, selon l’ONU, d’un « apartheid de genre ».

« Nous manquons déjà de personnel médical et paramédical, cela va aggraver la pénurie », s’est inquiétée la source au ministère qui recense actuellement 35.000 étudiantes dans plus de 150 instituts privés et une dizaine d’écoles publiques octroyant un diplôme en deux ans d’infirmières, sage-femme, assistant dentaire ou en anesthésie.

« C’est un grand choc, nous sommes secouées », témoigne Aïcha (prénom modifié, NDLR), enseignante en maïeutique (Partie de l’obstétrique qui concerne la pratique de l’accouchement, NDLR) de 28 ans, qui dit avoir reçu lundi un message de sa direction indiquant que le personnel serait en congé dès le lendemain, sans plus d’explication.

« C’était la seule source d’espoir pour les filles bannies de l’université. Avec cette interdiction, elles vont perdre motivation et espoir », déplore-t-elle.

Le gouvernement taliban, qui a repris le pouvoir en 2021, a multiplié les mesures liberticides à l’encontre des femmes en Afghanistan, seul pays où l’éducation des filles est interdite après le primaire.

Le chargé d’affaires britannique pour l’Afghanistan, Robert Dickson, a dénoncé sur X « un nouvel affront pour le droit des femmes » et surtout « une nouvelle restriction à l’accès des femmes et des enfants afghans aux soins ».

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