Dans notre édition spéciale consacrée à la présidentielle américaine, les conséquences de la victoire de la Donald Trump sur les conflits dans le monde ont été analysées.
Que décidera Donald Trump à propos de l’Ukraine? Le président Volodymyr Zelensky s’est exprimé une première fois mercredi après avoir appris la victoire du républicain. « Aujourd’hui est un jour vraiment spécial en Ukraine et partout dans le monde. Une nouvelle attire l’attention, le résultat absolument convaincant de l’élection en Amérique, le leadership clair du président Trump, et je le félicite pour cette victoire. D’une manière générale, il était extrêmement important pour nous, en Ukraine et dans toute l’Europe, d’entendre les paroles du 45e président des États-Unis de l’époque, qui parlait de la paix grâce à la puissance des États-Unis. Et lorsque cela deviendra le principe politique du 47e président des États-Unis, le monde entier en bénéficiera très certainement. Et voilà pour cet espoir du président ukrainien. »
Donald Trump avait annoncé vouloir réduire l’aide américaine à l’Ukraine. Cette mesure pourra-t-elle changer le cours du conflit? Éléments de réponse avec notre journaliste Chantal Monet.
« Oui, ça pourrait changer. Cela dit, du côté démocrate aussi, Joe Biden a commencé à se poser quand même quelques questions et à regarder dans le portefeuille. Donc, ce n’est pas juste Donald Trump qui avait l’intention de réduire les dépenses. Il est allé deux fois voir son ami le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui exerce pour l’instant la présidence du Conseil européen. Et d’après Viktor Orbán, Donald Trump aurait dit ‘moi, c’est terminé, je ne donne plus un centime pour l’Ukraine’. Il y a une note qui circule de ses anciens conseillers, une note qui date du mois de mai. Apparemment, là, on parle encore de fournir des armes en échange de l’engagement de l’Ukraine dans des pourparlers. Après, est-ce qu’il va suivre ses conseils ou pas ? On n’en sait rien. Il dit qu’il va régler le problème en 24 heures, mais il ne dit pas comment. Il ne l’a pas dit. La même chose pour le Proche-Orient. Il ne le dit pas. Il dit même ‘avec moi, il n’y aurait pas eu de guerre’. On en revient toujours, oui, mais avec lui, ça aurait été le monde parfait. »
Donald Trump sera jugé sur les actes
Et de poursuivre: « C’est à noter quand même que beaucoup de monde, même si c’est du bout des lèvres, l’ont félicité, mais Vladimir Poutine ne l’a pas félicité aujourd’hui. Et le Kremlin a juste dit qu’il sera jugé sur les actes. Alors, c’est vrai que ces deux hommes-là ont une relation un peu ambiguë. Trump a souvent parlé de son admiration pour Poutine, sa virilité, son autoritarisme. Poutine n’a pas spécialement un excellent souvenir de Trump, parce qu’il l’a répété aussi Il a dit ‘il n’y a jamais eu autant de sanctions contre la Russie que du temps de Trump’. Donc, c’est assez ambigu. On ne sait pas ce que tout ça va donner, jugé sur les actes dits Poutine. Poutine qui, dans le même temps, même avant l’invasion avec l’Ukraine, a conclu un partenariat avec les Chinois. Donc, il y a aussi toutes ces taxes de la Russie, de la Chine, sur lesquels vient se greffer l’Iran, avec la fourniture de drones pour la guerre en Ukraine, et puis les Nord-Coréens, qu’on voit aussi débarquer maintenant. Donc, Trump qui avait dit ‘tout ça, ça va se régler rapidement en deux coups de téléphone’, a quand même fini par dire ‘mais finalement, le puzzle est plus complexe’. Alors, est-ce qu’il va aussi ? Certains disent ‘mais il n’a pas la patience, il faut que pour lui tout aille très vite, régler tout ça rapidement’. Certains disent ‘il va vite se lasser et passer à autre chose’ Il y a beaucoup d’incertitudes. »
Sur le conflit au Proche-Orient, concrètement, la victoire de Donald Trump pourrait-elle changer les rapports avec Israël face à Gaza ?
« Les Israéliens sont très contents de le voir revenir. La presse israélienne avait même baptisé le Père Noël de Netanyahou, parce que Trump Ier avait reconnu la souveraineté d’Israël sur le Golan, avait transféré l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem. Il y avait eu aussi son gendre, Jared Kushner, qui avait joué un rôle important dans les accords de paix, les accords d’Abraham entre Israël et certains pays arabes, sans pousser Israël à reconnaître un État palestinien. Donc, les Palestiniens se sentaient déjà fortement lésés. J’ai écouté quelques réactions qui nous sont venues de la rue de Gaza aujourd’hui, et tout le monde disait ‘pour nous, ça ne va rien changer’. Il a dit qu’il laisserait Israël faire tout ce qu’il avait à faire. Donc, la grande question, c’est maintenant, que va-t-il faire avec l’Iran ? Il était sorti de l’accord du nucléaire iranien, il avait imposé de fortes sanctions sur l’Iran. Là aussi, certains disent qu’il va revenir à cette politique des sanctions, il est très fort dans l’arme économique. D’autres disent qu’il pourrait renégocier un accord avec les Iraniens. Pour l’instant, beaucoup de questions. »