Le pape François a appelé mercredi à Jakarta à « renforcer le dialogue interreligieux » pour « contrecarrer l’extrémisme et l’intolérance », à l’entame d’une longue tournée en Asie-Pacifique.
Un tel dialogue est « indispensable pour affronter les défis communs, dont celui de contrecarrer l’extrémisme et l’intolérance, lesquels – en déformant la religion – tentent de s’imposer en se servant de la supercherie et de la violence », a déclaré le pape argentin lors d’un discours devant les autorités indonésiennes et le corps diplomatique au palais présidentiel.
Le pape est arrivé mardi matin à Jakarta pour cette visite de trois jours, dans le cadre d’une tournée marathon dans quatre pays d’Asie du Sud-Est et d’Océanie qui le conduira ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental puis à Singapour.
Dans l’immense archipel qui abrite la plus importante population musulmane au monde (242 millions, soit 87% des habitants), pour quelque huit millions de catholiques (moins de 3%), cette visite doit surtout s’articuler autour du dialogue islamo-chrétien, avec une rencontre jeudi avec les représentants des confessions officiellement reconnues dans le pays.
« Afin de favoriser une harmonie pacifique et constructive qui garantisse la paix (…) l’Eglise souhaite renforcer le dialogue interreligieux », a déclaré le souverain pontife.
« Il y a des cas où la foi en Dieu est continuellement mise au premier plan, mais souvent pour être malheureusement manipulée et pour servir (…) à fomenter des divisions et à augmenter la haine », a déploré François, qui dénonce régulièrement toute forme de fondamentalisme religieux.
L’Indonésie a été aux prises avec l’extrémisme islamiste au cours des dernières décennies, avec pour point d’orgue des attentats à la bombe perpétrés par des militants islamistes sur l’île balnéaire de Bali en 2002, qui ont fait 202 morts.
Ces attentats, les plus meurtriers de l’histoire indonésienne ont conduit à une répression de l’extrémisme islamiste dans ce pays à majorité musulmane.