Les étudiantes et étudiants chinois et hongkongais qui suivent un cursus scolaire à l’étranger vivent dans la peur de l’intimidation, du harcèlement et de la surveillance, s’inquiète lundi Amnesty International. Leurs familles restées au pays sont aussi prises pour cible, ajoute l’ONG dans son dernier rapport sur la « répression transnationale exercée par Pékin dans les universités étrangères ».
L’organisation de défense des droits humains a recueilli les témoignages d’une trentaine d’étudiants chinois qui « brossent un tableau effrayant de la manière dont les gouvernements de Chine et de Hong Kong cherchent à faire taire les étudiants, même lorsqu’ils se trouvent à des milliers de kilomètres de chez eux ». Parmi ces étudiants, certains sont inscrits dans des universités belges.
Intitulé « On my campus, I am afraid », le rapport cite notamment le témoignage d’une étudiante dont le père a été intimidé par des agents des services de sécurité chinois, quelques heures après la participation de sa fille à une commémoration des événements de la place Tian’anmen.
De telles actions publiques critiquant le gouvernement chinois sont suivies de près par Pékin et donnent souvent lieu à des sanctions. Près d’un tiers des étudiants interrogés par Amnesty ont déclaré que leurs familles avaient été harcelées par les autorités chinoises en vue de les empêcher de critiquer le gouvernement et sa politique pendant leur séjour d’études à l’étranger.
L’ONG identifie ce phénomène comme une « répression transnationale, caractérisée par des actions gouvernementales visant à réduire au silence, contrôler ou dissuader la dissidence et la critique émanant de ressortissants chinois à l’étranger, en violation de leurs droits fondamentaux ».
Alors que quelque 900.000 Chinois étudient à l’étranger, Amnesty appelle les universités à « lutter contre les menaces qui pèsent sur la liberté académique et les droits humains » et à « protéger les étudiants qui se trouvent sous leur juridiction ».