Les gouvernements de l’Union européenne passent à côté de plus de 286 milliards d’euros de recettes chaque année parce qu’ils ne taxent pas proportionnellement les Européens les plus riches, ressort-il mardi d’une nouvelle étude publiée par Oxfam. Cette somme énorme, comparable au PIB de la Finlande, équivaut à environ 33 millions d’euros de recettes fiscales manquées par heure, insiste l’ONG.
Oxfam a calculé ce que rapporterait un impôt européen sur la fortune allant jusqu’à 5%. Selon l’ONG, les 1% les plus riches d’Europe détiennent près de la moitié de la richesse financière du continent. Pour ce faire, Oxfam a pris en compte non seulement les dépôts bancaires et les actions, mais aussi les obligations et les prêts.
Le fossé entre les super-riches européens et les citoyens ordinaires se creuse chaque année, car les gouvernements de l’UE ne parviennent pas à taxer équitablement les richesses extrêmes, affirme Oxfam. « Dans leurs luxueux jets privés, quelques privilégiés prospèrent, tandis que les factures s’alourdissent pour la plupart », ajoute l’organisation. « En Italie, 40 à 50 % des revenus de la plupart des résidents sont consacrés aux impôts, alors que pour les milliardaires, ce pourcentage n’est que de 20 %. »
Les Européens les plus riches sont également les plus grands pollueurs, selon Oxfam. « Une personne faisant partie des 1 % les plus riches émet en moyenne 14 fois plus de CO2 qu’une personne faisant partie des 50 % les plus pauvres », affirme l’ONG. « Un impôt européen sur la fortune pourrait également s’attaquer aux émissions excessives des plus riches en investissant l’argent dans les services publics et les objectifs climatiques.