Le procès des Panama Papers, un scandale d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent via un cabinet d’avocats panaméen révélé en 2016, durant lequel sont jugées 27 personnes, s’est ouvert lundi au Panama. Le co-propriétaire du cabinet en question, aujourd’hui dissout, Jürgen Mossack, a comparu lundi devant le tribunal de la ville de Panama.
Les prévenus sont accusés de blanchissement d’argent en ayant créé 215.000 sociétés-boîtes aux lettres dans des paradis fiscaux. Des politiques, des hommes d’affaires, des sportifs et d’autres personnalités ont dissimulé leur fortune de cette manière. « Je ne suis pas responsable », a déclaré à la barre en début d’audience Jürgen Mossack, après la lecture de la plainte. Le procès devrait durer trois semaines.
Les 27 prévenus risquent une peine maximale de 12 ans de prison. Tous plaident l’innocence.
Les agissements ont été révélés en 2016 par une enquête, connue sous le nom de « Panama Papers », menée par le Consortium international de journalistes d’investigation (CIJI) et basée sur la fuite de 11,5 millions de documents. Près de 400 journalistes issus de plus de 80 pays, dont la Belgique (De Tijd, Knack, MO*, Le Soir), y ont contribué. L’ICIJ a reçu le prix Pullitzer, la récompense la plus prestigieuse du journalisme américain, pour cette enquête. Après ces révélations, de nombreux pays ont même entamé des enquêtes fiscales pour pouvoir récupérer des millions de recettes fiscales.
Parmi les nombreuses personnalités mentionnées dans le dossier figurent les anciens chefs de gouvernement d’Islande Sigmundur David Gunnlaugsson, du Pakistan Nawaz Sharif et du Royaume-Uni David Cameron, l’ancien président argentin Mauricio Macri, ainsi que la star du football Lionel Messi et le cinéaste espagnol Pedro Almodovar.