L’armée pakistanaise a mené dans la nuit des frappes ciblant des groupes rebelles en Iran, a annoncé jeudi à l’AFP une source au sein des services de renseignement pakistanais, pendant que les médias iraniens évoquaient plusieurs explosions dans le sud-est du pays.
« Je peux seulement confirmer que nous avons mené des frappes contre des groupes armés anti-Pakistan qui ont été visés en Iran », a déclaré cette source qui n’est pas autorisée à s’exprimer officiellement, en précisant qu’un communiqué du gouvernement suivrait.
L’agence officielle iranienne Irna a de son côté annoncé que « plusieurs explosions ont été entendues dans plusieurs secteurs autour de la localité de Saravan », en citant un responsable de la province du Sistan-Balouchistan où l’armée est confrontée à une insurrection larvée depuis des décennies.
Téhéran avait mené mardi soir une frappe aérienne contre des « cibles terroristes » au Pakistan, une attaque qui a causé la mort de deux enfants selon Islamabad.
L’agence de presse iranienne Mehr a précisé que cette « riposte par missile et par drone » avait visé le quartier général au Pakistan du groupe djihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), en réponse à une « agression contre la sécurité » de l’Iran.
Islamabad a jugé « totalement inacceptable » et injustifiée cette attaque qui, selon des médias pakistanais, s’est produite près de Panjgur, dans le sud-ouest de la province du Baloutchistan (ouest), où Pakistan et Iran partagent une frontière d’un millier de kilomètres.
En réponse à cette attaque, le Pakistan a rappelé son ambassadeur en Iran et décidé d’empêcher le retour de l’ambassadeur iranien, qui est actuellement dans son pays.
Iran et Pakistan s’accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir du territoire de l’autre pour lancer des attaques, mais il est rare que les forces officielles de l’un ou l’autre de ces pays ne soient impliquées.