Mohammed Mogouchkov, un homme d’une vingtaine d’années, fiché pour radicalisation (fiché S) et armé d’un couteau, a tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes vendredi matin dans un lycée à Arras (Pas-de-Calais). Les faits se sont déroulés devant et dans l’enceinte de la cité scolaire Gambetta-Carnot, un établissement public du centre-ville qui compte environ 2.000 élèves, allant du collège au BTS.
Ce vendredi soir, nous en apprenons davantage sur la victime décédée. L’enseignant s’appelait Dominique Bernard et était âgé d’une cinquantaine d’années. Des médias français précisent qu’il est né en 1966, était agrégé de lettres et a fait toute sa carrière dans le Nord. Le Point nous apprend qu’il était le père de trois étudiantes et le mari d’une preofesseure d’anglais.
Il donnait cette année des cours de français à des élèves de 5e. « Il était un peu sévère mais sympa« , confie un élève au Figaro. Une autre élève indique au Point se souvenir de l’allure de son ancien professeur: toujours avec ses lunettes, ses chemises à carreaux et son petit sac en bandoulière. « Ça me fait mal au cœur, c’est un très bon prof, très gentil, toujours le sourire, accueillant, on passait des récrés avec lui à blaguer« , explique Elsa.
Dominique Bernard avait co-fondé l’Université populaire du Nord Pas-de-Calais avec Paule Orsoni. La création de cette structure, aujourd’hui fermée, illustre « l’engagement du côté du savoir critique et d’esprit d’émancipation » que les deux professeurs souhaitaient partager. « Dominique était quelqu’un de très brillant« , décrit-elle à France 3. « Il était passionné par la littérature, par Julien Gracq, par la poésie de René Char… Il aimait la philosophie aussi« . Elle parle également de ses discussions plaisantes avec lui : « nous aimions rire ensemble« .
Il a montré son courage
D’après une source policière, l’enseignant tué a reçu un coup de couteau à la gorge ainsi que dans le thorax. Dominique Bernard s’est interposé face à l’assaillant à l’entrée de l’établissement. « L’enseignant qui a été tué s’est interposé d’abord et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies« , a déclaré, depuis l’établissement où a eu lieu l’attaque, le président de la République Emmanuel Macron. « Il a montré son courage, aujourd’hui, sa ténacité« , admire de son côté Paule Orsoni, citée par France 3. « Il faut rendre hommage à cette bravoure« .