Le Parlement vénézuélien, où le pouvoir dispose de la majorité absolue, a proposé jeudi un référendum sur les « droits » du pays sur le territoire de l’Esequibo, une région riche en ressources naturelles et en pétrole qu’il dispute au Guyana voisin.
« Je propose à cette honorable Assemblée de procéder à une grande consultation nationale par le biais d’un référendum consultatif », a déclaré Jorge Rodriguez, président de l’Assemblée nationale.
Objectif : que « le peuple vénézuélien, par un vote direct et secret, prenne une décision et renforce les droits inaliénables du Venezuela et de son peuple sur le territoire d’Esequibo », a déclaré M. Rodriguez, sans préciser la date du référendum.
L’Esequibo (ou Essequibo), parfois aussi appelé Guayana Esequiba, est un territoire de 160.000 kilomètres carrés, sous administration du Guyana (125.000 habitants des 800.000 Guyaniens en 2012) et où l’on parle anglais. Il recèle des gisements pétroliers, minéraux et de riches bassins hydrographiques.
Le Guyana, ancienne colonie britannique, affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par une cour d’arbitrage. Mais, pour le Venezuela, le fleuve Esequibo est la frontière naturelle entre les deux pays, comme c’était le cas en 1777.
Le Guyana a lancé en 2018 une procédure, toujours en cours, devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour confirmer ses frontières actuelles.
Cette proposition parlementaire survient deux jours après la dénonciation par le gouvernement vénézuélien des appels d’offres opérés par le Guyana sur des blocs pétroliers au large de l’Esequibo, dans des « zones maritimes en attente de délimitation », selon Caracas.
Le Guyana a défendu son « droit de mener des activités de développement économique dans n’importe quelle partie de son territoire souverain ou de tout territoire maritime correspondant ».