Bien qu’ils soient largement responsables de l’aggravation de la crise climatique en Afrique de l’Est, les pays riches n’ont versé à l’Éthiopie, au Kenya, à la Somalie et au Soudan du Sud que 2,4 milliards de dollars en financement du développement lié au climat en 2021, assène l’organisation Oxfam dans un communiqué lundi. Ce montant est largement en-dessous des 53,3 milliards de dollars dont l’Afrique de l’Est a besoin chaque année pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2030 et pour se remettre de la crise de la faim alimentée par le climat, rappelle l’ONG.
« Les économies industrialisées ont largement contribué à la crise climatique, qui touche aujourd’hui de manière disproportionnée des régions comme l’Afrique de l’Est », souligne Oxfam. Les pays du G7 et la Russie sont à eux seuls responsables de 85% des émissions mondiales depuis 1850, écrit-elle.
Les institutions financières mondiales sont également complices de cette crise de la faim alimentée par le climat, car elles entraînent les pays en développement dans une spirale d’endettement, assure l’ONG.
Selon le rapport « Unfair Share » d’Oxfam, une sécheresse prolongée et des précipitations irrégulières ont tué près de 13 millions d’animaux et décimé des centaines de milliers d’hectares de cultures dans ces quatre pays, laissant des millions de personnes sans revenu ni nourriture. Ces pays ont subi des pertes estimées à 30 milliards de dollars entre 2021 et la fin de 2023. Selon les calculs d’Oxfam, ils ont également perdu du bétail pour une valeur d’environ 7,4 milliards de dollars.
En conséquence, plus de 40 millions de personnes y souffrent d’une grave crise de la faim.
« Depuis la dernière sécheresse en 2017, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide d’urgence dans les quatre pays a plus que doublé, passant de 20,7 millions à 43,5 millions », déclare Fati N’Zi-Hassane, directrice d’Oxfam en Afrique.