Donald Trump a été inculpé mardi pour ses tentatives d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020, une troisième mise en accusation retentissante au pénal de l’ex-président qui ambitionne malgré tout de retourner à la Maison Blanche.
Cheryl Bader, maîtresse de conférences en droit à l’université de Fordham, à New York, analyse l’acte d’accusation inculpant Donald Trump de conspiration.
« Une première chose est que, comme le déclare le début de l’acte d’accusation, ce n’est pas un crime de simplement mentir », avance l’experte. « En d’autres termes, nous avons le droit lié au premier amendement à être protégés dans notre discours. et le discours politique en particulier bénéficie du plus haut degré de protection. Mais l’acte d’accusation montre que Trump n’a pas seulement menti sur la fraude électorale, mais qu’il a utilisé ces mensonges pour essayer de renverser la volonté du peuple et d’annuler les résultats d’une élection légale. Et donc l’acte d’accusation passe très minutieusement en détail comment Trump a pu perpétuer ce mensonge et savait, en effet, que c’était un mensonge. Et ensuite il montre comment il a systématiquement travaillé avec d’autres co-conspirateurs pour tenter de perpétuer ce mensonge. »
Aucune trace de fraude
Pour la professeure Bader, ce qui est grave, c’est la volonté ferme de l’ancien président américain à refuser la réalité des élections. « L’acte d’accusation montre les efforts minutieux que Trump a déployés pour tenter d’établir qu’il y avait eu une fraude lors de l’élection et qu’à chaque instant, les tribunaux, ses conseillers, ses avocats, son personnel, les renseignements, lui ont dit qu’il n’y avait aucune preuve de fraude. Et pourtant, vous voyez dans l’acte d’accusation comment il devient de plus en plus désespéré. Et bien qu’il n’y ait pas de preuve irréfutable ici où il dirait : « Je sais que c’est faux », il y a des preuves qu’on lui dit cela et que plus ça continue, plus il indique qu’il ne se soucie plus de ce qui est vrai, mais qu’il lui suffit d’arrêter la certification de cette élection. »
Quelle solution pour Trump ?
Pour conclure, Chery Bader affirme que la meilleure manière pour Donald Trump de se défendre est… de redevenir président. « Le calendrier va nous amener pile pendant les élections et peut-être même au-delà. Et je pense que la meilleure défense de Trump dans beaucoup de ses procès, serait d’être réélu et donc d’être en charge du ministère de la justice. Et je pense que c’est peut-être la ligne de défense qu’il cherche le plus à adopter. »