L’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations Unies et le réseau européen Copernicus ont partagé leur bilan annuel. Le rapport nous apprend que l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite au monde.
En réalité, on a déjà dépassé les objectifs de l’accord de Paris. Il prévoyait de limiter la hausse des températures à 1,5 degré. Alors, comment expliquer ça? Pourquoi le réchauffement climatique se fait-il autant ressentir chez nous?
La circulation atmosphérique a été assez perturbée
De l’Espagne à la Norvège en passant par la Belgique, les étés sont marqués par des vagues de chaleur à répétition. Ces phénomènes font grimper la température moyenne du continent, année après année. « La circulation atmosphérique a été assez perturbée ces dernières années, avec beaucoup de situations de blocage. Des anticyclones qui restent très stables sur l’Europe durant de longues périodes de temps, surtout en été. On a eu des étés beaucoup plus chauds que les étés normaux d’il y a quelques années. C’est pour ça qu’en Europe on a été vers des températures exacerbées« , explique François Massonnet, climatologue à l’UCLouvain.
Un réchauffement inégal en Europe
Depuis le début de l’ère industrielle, la température moyenne du globe a augmenté de 1,15 degré. En Europe, ce réchauffement est deux fois plus rapide: 2,3 degrés déjà.
Le réchauffement ne se répartit pas de la même manière partout sur le continent. Le nord et le pourtour méditerranéen changent plus vite qu’ailleurs. « Le climat qu’on est en train d’observer dans le sud de la Méditerranée est le climat qui prévalait il y a quelques années dans les régions plutôt du Maroc et du Sahara. À l’inverse, on a une remontée vers nos régions du climat qu’on pouvait observer dans le sud de la France ou le Lyonnais il y a quelques années« , indique François Massonnet.
Les océans, on appelle ça des bombes à retardement climatiques
Aujourd’hui, 90% de l’énergie supplémentaire emprisonnée sur notre planète par les gaz à effet de serre est stockée dans les océans. Cela atténue grandement les effets du réchauffement climatique que nous ressentons. « Les océans, on appelle ça des bombes à retardement climatiques, dans le sens où ils ont joué le rôle de tampon, ils ont absorbé énormément d’énergie en nous rendant service, quelque part, de ne pas réorienter cette énergie vers la surface. Mais in fine, cette énergie va devoir un jour être libérée« , précise François Massonnet.
Seule solution pour limiter le réchauffement: supprimer nos émissions de gaz à effet de serre. L’Europe s’est engagée à le faire d’ici 2050.