Les violences en Haïti liées au contrôle de territoires par les gangs ont fait plus de 600 victimes en avril à Port-au-Prince, selon l’ONU. « Les Haïtiens ont besoin de soutien et ils en ont besoin maintenant », a affirmé mardi à Genève le Haut commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk.
Près de 850 personnes avaient déjà été tuées entre janvier et mars, selon les indications du Bureau de l’ONU en Haïti (BINUH). Désormais, la population cherche de plus en plus à mener des représailles contre ceux qui sont suspectés de faire partie de gangs.
En avril, plus de 160 de ceux-ci ont été exécutés ou lynchés par des masses de protestataires. La population a répondu à l’appel de certains responsables politiques de constituer des groupes d’autodéfense.
Les habitants devraient pouvoir s’appuyer sur la police et la justice. Mais « l’État n’a pas la capacité de répondre », a déploré M. Türk, redoutant davantage d’affrontements encore. Il a réitéré son appel à la communauté internationale à déployer le plus rapidement possible une force de soutien sur la question des droits humains.
Les violences s’intensifient et elles se propagent également à de nouveaux territoires dans la capitale Port-au-Prince. Des régions qui étaient auparavant considérées comme sûres sont désormais affectées. Les gangs élargissent aussi leurs atrocités.
Des tireurs exécutent des habitants dans la rue et certains sont brûlés dans les transports. Ces violences ont été alimentées notamment par le manque d’accès à la nourriture, à l’eau ou aux soins. Il faut une « réponse robuste urgente » à la crise des droits humains, dit encore le Haut commissaire.