La Première ministre britannique Liz Truss ne sera restée au pouvoir que 44 jours. Ce jeudi, la conservatrice a démissionné : « Vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j’ai été élue par le Parti conservateur« , avait-elle annoncé. Cette démission précoce fait de Liz Truss la cheffe de gouvernement à la longévité la plus courte de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni.
En tant qu’ancienne Première ministre, elle devrait bénéficier d’une prime de 115.000£, soit 131.000€, relaie The Guardian. Dans le monde politique anglais, les critiques fusent : « Elle devrait la refuser. Je pense que c’est la bonne chose à faire. Elle a fait 44 jours de mandat, elle n’y a pas vraiment droit« , estime le leader travailliste Keir Starmer sur le plateau de Good Morning Britain ce vendredi.
L’avis est partagé par de nombreux représentants politiques, depuis la déclaration d’un syndicat : « À une époque où un fonctionnaire sur cinq a recours aux banques alimentaires et où 35 % d’entre eux ont sauté des repas parce qu’ils n’avaient pas de nourriture, il est grotesque que Liz Truss puisse s’en tirer avec ce qui est en fait une prime de 115 000 £« , s’est exprimé Mark Serwotka, secrétaire général de l’Union des services publics et commerciaux.
Cette prime, créée à la suite de la démission de Margaret Tatcher en 1991, vise à soutenir les personnalités politiques après avoir été Premières ministres. Elle sert notamment à payer les frais de bureau et de secrétariat. Certains anciens premiers ministres ont empoché l’entièreté de la prime, comme John Major ou Tony Blair. D’autres, ont choisi de n’en prendre qu’une partie, comme David Cameron (129.000€) ou Theresa May (66.000€). Liz Truss n’a, quant à elle, pas encore annoncé le montant qu’elle prendra.
Cela est sans compter l’indemnité de départ : un versement unique de 25% du salaire annuel du poste que les ministres ont quitté. Il s’agit d’environ 19.000£, soit plus de 21.000€.