vendredi, mai 16, 2025

Élections en France: comment Marine Le Pen a-t-elle déstabilisé le barrage contre l’extrême droite? Voici l’analyse d’un politologue (vidéo)

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Le second tour des élections présidentielles françaises oppose le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, du Rassemblement National. A la veille du scrutin, notre journaliste a interviewé Jean Guarrigues, politologue et auteur de « La Tentation du sauveur ». Il nous livre son analyse. Jean Guarrigues explique notamment comment Marine Le Pen a dédiabolisé son parti tout en dissimulant les éléments qui peuvent la rattacher à l’extrême droite, mais aussi pourquoi le front républicain, ce mouvement de barrage contre l’extrême droite, est plus instable qu’il y a 5 ans. En 2017, les élections avaient déjà vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronter.

Y a-t-il un front républicain ?

Il y a deux éléments majeurs qui expliquent pourquoi aujourd’hui le front républicain est beaucoup plus instable qu’il y a 5 ans. Premier élément, c’est la manière dont Marine Le Pen s’est totalement « dédiabolisée », c’est-à-dire qu’elle essaye aujourd’hui de se respectabiliser, d’apparaître comme une force de droite mais qui n’est pas d’extrême droite. Beaucoup d’électeurs en sont aujourd’hui convaincus. 

Le deuxième élément, c’est que celui qui l’affronte, Emmanuel Macron, a un bilan à défendre et que ce bilan est critiqué par toute une partie des électeurs de gauche, notamment ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Ce qui fait que d’une part, on a l’impression que faire barrage à quelqu’un qui n’est pas menaçant, ce serait pas très utile. Et puis de l’autre côté, que faire barrage, ce serait donner ses voix à quelqu’un dont véritablement on ne partage plus les options.

C’est la difficulté et c’est ce qui explique pourquoi ce barrage républicain est difficile à constituer. 

Rassemblement National = extrême droite ? 

Le Rassemblement National d’aujourd’hui n’est plus du tout le Front National de Jean-Marie Le Pen, par exemple sur la question de l’antisémitisme, du racisme voire de la xénophobie, Marine Le Pen ne ressemble plus du tout à son père. En revanche, il y a encore des racines, des comportements. Dans le programme de Marine Le Pen, il y a encore des éléments qui l’intègrent à l’histoire de l’extrême droite. Notamment tout ce qui concerne une forme de priorité ou de préférence nationale, la question du droit du sang plutôt que le droit du sol, la question de la modification de la Constitution pour y inclure des éléments d’exclusion. Enfin il y a plusieurs points comme ça qui sont des marqueurs de l’extrême droite. 

Elle a réussi très habillement à d’abord proposer une image, et c’est très important dans une élection présidentielle, une image d’une droite apaisée, d’une femme apaisée, c’est-à-dire que l’extrême droite étant toujours identifiée à l’extrémisme, à l’outrance, à la radicalité et à la violence, elle donne une image qui est diamétralement opposée à cette histoire de l’extrême droite. En revanche, dans son programme, les éléments qui peuvent cliver et la rattacher à son histoire, elle les a très savamment dissimulés. 

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