L’institut allemand Ifo a abaissé mardi de 1,4 point sa prévision de croissance pour la première économie européenne en 2022, à 3,7%, en raison des pénuries et de la virulente vague de Covid-19, une mauvaise nouvelle pour le gouvernement d’Olaf Scholz.
L’influent institut s’attend également à une contraction de 0,5% du PIB au quatrième trimestre 2021 et à une stagnation en début d’année, notant que « la forte reprise économique post-pandémie attendue pour 2022 ne s’est toujours pas concrétisée », selon Timo Wollmershäuser, directeur des prévisions à l’Ifo.
L’Allemagne est à la fois confrontée à une situation sanitaire dégradée, entraînant de nouvelles restrictions depuis quelques semaines et à des pénuries persistantes de composants électroniques et matières premières qui affectent sa puissante industrie, ainsi qu’à une inflation galopante.
Avec sa précédente prévision de croissance à 5,1% pour 2022, l’Ifo avait été plus optimiste que le gouvernement allemand, qui table pour l’année prochaine sur une progression du PIB de 4,1%,
Pour l’année en cours, l’Ifo table sur une croissance de 2,5% tandis que le gouvernement prévoit 2,6%.
La banque fédérale allemande Bundesbank doit publier vendredi ses nouvelles estimations.
« Une forte reprise va intervenir au semestre d’été 2022 quand la vague de coronavirus s’affaiblira et que les problèmes d’approvisionnement disparaîtront petit à petit », note M. Wollmershäuser.
L’économie devrait alors croître de 2,3% et 1,8% aux deuxième et troisième trimestres, selon l’Ifo, qui ne prévoit une « normalisation » de l’inflation qu’en 2023.
L’Allemagne a connu une série de mauvais indicateurs économiques récemment.
Les commandes industrielles, qui donnent un avant-goût de l’activité, ont notamment chuté de 6,9% en octobre, selon les données officielles, après une hausse de 1,8% en septembre.
Seule la production industrielle d’octobre, en progression de 2,8% sur un mois, a fait naître chez les experts une lueur d’espoir pour la conjoncture.
Dans ce contexte économique fragile, le nouveau gouvernement allemand dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz a approuvé lundi une rallonge budgétaire de 60 milliards d’euros pour l’année 2021, destinée à des investissements supplémentaires, essentiellement en faveur du climat.
« Cela nous permettra de surmonter durablement les conséquences de la pandémie de coronavirus et de nous lancer vers un avenir neutre en carbone et numérique », a assuré le ministre des Finances, Christian Lindner.