jeudi, mars 28, 2024

Violences politiques au Sénégal : La responsabilité des dirigeants ?

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A quelques moments des élections locales, les Sénégalais sont pour la plupart emballés par l’enjeu de ce scrutin qui va beaucoup déterminer la présidentielle de 2024 et l’avenir de la démocratie dans notre pays. Cependant, nombreux sont ceux qui sont préoccupés par la question de la sécurité notamment la discipline politique au sein des partis.

En réalité, depuis le démarrage du dépôt des listes de candidatures, les incidences et les troubles remarqués un peu partout dans notre territoire offrent matière à inquiéter les esprits, un parfum de frustrations plane déjà sur la campagne qui débutera sous peu.

Les émeutes de mars 2021 sont en soi un élément catalyseur du climat politique et surtout un déclencheur de l’escalade qui va créer une nouvelle configuration des rapports entre gouvernants et citoyens, une situation où on passe de la méfiance à la défiance physique des dirigeants.

Malgré les appels répétés par le cadre unitaire de l’islam et la proposition d’une charte de non-violence, il y’a de quoi être pessimiste.

Comment appréhender ce problème, situer les responsabilités et surtout maitriser à l’avance la situation pour prévenir d’éventuels débordements, voire une insécurité sociale totale ?

Pour tenter de comprendre cela, nous avons considéré certains paramètres socio-historiques que nous entendons partager avec vous.

Bien que le Sénégal soit reconnu comme une vitrine de la stabilité, notre société utilise depuis peu des représentations populaires qui sont de nature à fabriquer des identités de révolte. Il en est par exemple des « nervis politiques » et des « milices de sécurité » souvent montés de toute pièce pour soi-disant assurer la sécurité des chefs de partis oubliant que la fonction régalienne des forces de défense (armée, police, gendarmerie) est d’assurer la protection de tous les citoyens et de leurs biens sans exclusion.

En suivant cette logique, nos jeunes et les militants tout simplement oublient qu’ils défendent des leaders qui leur combattent et sont parfois prêts à leur utiliser comme des chairs à canon quand il y’a des affrontements.

Mieux, l’inculture politique de nos dirigeants constitue aussi une variable fondamentale avec en toile de fonds un mauvais management des partis. Obnubilés par l’accès aux privilèges politiques et à l’ascension sociales, ils minimisent la question de l’organisation de leur parti et des masses.

Ce spectacle déplorable dérégule le jeu politique alors que dans des démocraties matures, les partis politiques en principe constituent une école pour l’éducation à la paix, à une citoyenneté responsable, un lieu d’apprentissage du vivre ensemble et des espaces de construction et de renforcement du lien social et politique le tout fondé sur une compétition et des rapports de forces intelligentes et légitimes.

Malheureusement, nos partis politique fonctionnent comme des bandes de gangsters faisant de l’espace politique un champ de bataille, un terrain de manœuvre pour faibles.

En un mot, le devoir de pacification du pays et la sécurisation des élections doit être une prérogative des dirigeants des partis politiques qui ont l’obligation de contenir la masse de militants dévolus à leur cause et à l’intérêt du Sénégal.

Plaidoyer pour des élections paisibles, libres et transparentes afin que la démocratie, cette denrée très fragile ne soit pas tuée.

Ghansou Diambang, sociologue et travailleur social

77 392 86 58/ 76 847 75 99

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