jeudi, mars 28, 2024

La réponse cinglante de la Belgique à la France: quand on n’auditionne pas les bons interlocuteurs…

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Les enquêteurs belges auditionnés en ce moment au procès des attentats de Paris se sont vu reprocher un manque de précision. Mais le parquet fédéral note que ce ne sont pas les chefs d’enquête qui sont auditionnés, alors qu’ils sont les seuls avec les procureurs du Roi à avoir une vision globale des dossiers.

La police belge a été fortement critiquée hier au procès des attentats de Paris. On a ouvertement reproché à nos enquêteurs un manque de transparence, de précision et de rigueur dans la gestion du dossier.

Le porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse, a pris leur défense ce matin au micro de RTL Info et explique une différence importante entre nos deux pays: « Les policiers français et la DGSI travaillent dans une certaine autonomie. En Belgique la présence du juge d’instruction et du parquet est beaucoup plus forte dans l’enquête : ils ont une vision globale. Bien sûr il y a des chefs d’enquête au niveau de la police qui ont également cette vision globale mais ce n’est pas ceux-là que la Cour d’Assises a convoqué », a-t-il révélé.

Interrogés sur des enquêtes qu’ils n’ont pas menées

Côté police, selon les informations recueillies par notre journaliste Arnaud Gabriel, tous les responsables sont unanimes : ils ne comprennent pas les critiques. Quand on les accuse de méconnaissance des dossiers, ils ne comprennent pas puisqu’on les interroge sur des enquêtes réalisées avant les attentats alors qu’ils ont été saisis du dossier au moment de ceux-ci. Impossible donc d’être précis sur des enquêtes qu’ils n’ont pas menées.

Pas présents à Paris car la France n’a pas respecté son accord préalable

L’absence des enquêteurs en présentiel à Paris a également été critiquée. Une critique balayée par le parquet fédéral belge qui n’a fait qu’appliquer la loi et avait même tendu la main à la France : « Il y avait un accord préalable entre la France et la Belgique pour que la loi française soit adaptée et permette aux enquêteurs étrangers, donc non-français, d’avoir les mêmes droits que les enquêteurs français, c’est-à-dire de témoigner de manière anonyme. C’est une protection nécessaire pour les enquêteurs français parce que ça protège à la fois leur sécurité et leur capacité de travailler de manière discrète. Les enquêteurs belges ont les mêmes besoins. À partir du moment où la loi française n’a pas été adoptée, on revient à la loi belge et la loi belge impose que ce soit fait en visioconférence depuis le territoire belge avec des magistrats qui vérifient que la loi belge n’est pas enfreinte au cours de l’audition des témoins », a encore détaillé Eric Van Duyse.

Si la police française avait fouillé directement la voiture du Bataclan …

Aujourd’hui, d’autres enquêteurs belges sont encore entendus, dont le matricule 447-610-035. Il retracera les parcours de Mohamed Amri et Hamza Attou. Là aussi, c’est un sujet qui fâche, rappelle notre envoyée spéciale à Paris Dominique Demoulin. Ils avaient été contrôlés par la police française à Cambrai et ils ont laissé filer Salah Abdeslam parce que dans la banque de données Schengen, il est mentionné comme un simple petit délinquant et pas comme un candidat potentiel à un départ en Syrie. Mais du côté français, on a saisi depuis plusieurs heures la VW Polo abandonnée devant le Bataclan. Le problème, c’est qu’ils ne l’ont pas fouillée entièrement. Sinon, ils auraient retrouvé le nom et l’adresse de Salah Abdeslam.

Pour rappel, 80% des enquêtes menées dans les dossiers actuellement jugés à Paris l’ont été par des enquêteurs belges.

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