En France, la cour d’assise spéciale sur les attentats du 13 novembre continue d’interroger les accusés. Ce mercredi, le tribunal s’est intéressé au passé de quatre personnes. Parmi elles, 3 Belges et notamment celui qui est allé chercher Salah Abdeslam dans la nuit qui a suivi les attentats.
Un plan de Molenbeek apparaît sur les écrans de la cour d’assises. Les juges y ont placé les domiciles des accusés et le café « Les Béguines ». La proximité géographique entre les localités explique en partie le parcours d’Hamza Attou, accro au cannabis et sous la coupe de ses voisins, les Abdeslam. « Aller dans la nuit du 13 au 14 novembre à Paris pour récupérer quelqu’un dont il sait qu’il est l’auteur des attentats est invraisemblable. Ça montre un niveau de solidarité qui est totalement condamnable », assure Gérard Chemla, avocat des victimes.
Les larmes au bord des yeux, Hamza Attou reconnaît: « J’agis. Ensuite, je réfléchis ». « Il a sa place. Peut-être pas au même niveau. C’est ce que la cour décidera à la fin des débats », indique Samia, avocate des victimes.
Mohamed Bakkali, lui, réfléchit. C’est l’intellectuel du box qui a réussi en prison. Une licence en sociologie après avoir joué un rôle important dans la cellule terroriste. « C’est lui qui a l’adresse des caches. Il est le bras droit du patron. La vraie question que l’on aurait dû lui poser, c’est ‘Comment quelqu’un d’aussi intelligent et d’aussi capable que vous peut-il rentrer dans des histoires aussi dramatiques et folles que celles-ci? », estime Gérard Chemla, avocat des victimes. Mais on restera sur sa frustration. Ses réponses viendront bien plus tard. Si elles viennent un jour.
Dans le cadre de ce procès, l’examen des personnalités et du passé des accusés est primordial. Car pour bien juger, il faut comprendre pour tenter d’expliquer les ressorts des crimes commis. « Ce qui est un petit peu dérangeant ici, c’est cette manière de saucissonner les interrogatoires des accusés. Cette semaine, leur parcours est étudié. Plus tard, ce sera leur rapport à la religion et enfin plus tard encore, les faits. Ça donne le sentiment d’un procès un peu décousu », explique notre envoyée spéciale, Dominique Demoulin.