jeudi, avril 25, 2024

Au Canada, Tintin et Lucky-Luke transformés en terreau lors d’une cérémonie de purification par les flammes

Ne ratez pas!

La polémique enfle outre-Atlantique, après que plus de 5000 livres, dont des bandes dessinées d’Hergé et Morris, ont été brûlés pour leurs représentations offensantes des autochtones. Leurs cendres ont ensuite servi à planter un arbre, dans un but de réconciliation avec les peuples natifs.

Ce n’est pas la première fois que les héros de la BD franco-belges sont épinglés pour leurs représentations jugées racistes. Cette fois-ci c’est au Canada que le torchon brûle. Il y’a deux ans, le Conseil scolaire Providence décide de faire le ménage dans les bibliothèques de la trentaine d’écoles qu’il regroupe. Pas moins de 5000 livres ont ainsi été brûlés lors d’une cérémonie de « purification par les flammes« . Parmi eux « L’Oreille cassée« , « Tintin et les Picaros« , « Astérix et les Indiens » et quelques Lucky-Luke ont été détruits. Le Conseil de l’école a en effet jugé le terme de « Peau Rouge » comme « langage inapproprié », et reproche aux illustrations de véhiculer les stéréotypes négatifs à l’égard des peuples natifs. Des livres de travaux manuels destinés aux enfants ont eux aussi été retirés des rayonnages pour « appropriation culturelle ».

Exhumée par Radio-Canada, une vidéo de la cérémonie explique la portée éducative du projet baptisé « Redonnons à mère terre ». Il s’agissait d’utiliser comme engrais les cendres des livres brûlés dans une démarche de réconciliation avec les communautés autochtones du Canada. « Nous enterrons les cendres de racisme, de discrimination et de stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité » explique ainsi la vidéo.

Un autodafé et des polémiques à la chaîne

Une manière d’éduquer les enfants à l’inclusivité plutôt maladroite, et qui a provoqué un véritable tollé de l’autre côté de l’Atlantique. En pleine période d’élection, cette affaire fait resurgir le débat au sujet des discriminations subies par les communautés autochtones. Justin Trudeau, premier ministre sortant, avait notamment fait de la réconciliation avec les Premières Nations le cheval de bataille de sa campagne. Malmené lors d’un débat avec les autres candidats, le chef d’état canadien a qualifié ce geste « d’inacceptable« , tout en réaffirmant ses positions à l’égard des Premières Nation.

Mais la polémique ne s’arrête pas là.  A l’origine de la vidéo, Suzy Kies. Une chercheuse indépendante et coprésidente la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada qui s’est finalement avéré… ne pas être autochtone du tout ! Radio-Canada a en effet révélé que celle que le site du parti du premier ministre présentait comme « une Autochtone urbaine de descendance abénaquise et montagnaise » n’a en réalité aucune origine amérindienne.

 

Le conseil scolaire fait marche arrière

Suite à ces révélations et face à l’ampleur de la polémique, le Conseil Scolaire de Providence a choisi de faire machine arrière en suspendant le projet « Rendre à mère terre« . Sur leur site, on y trouve un communiqué expliquant l’intention initiale de « faire un geste d’ouverture » envers les communautés autochtones. Le conseil dit « regretter sincèrement l’impact négatif qu’a pu avoir cette initiative », démontrant ainsi que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Concernant Suzy Keis, la porte-parole du Conseil scolaire de Providence explique lui avoir fait confiance en raison de son implication auprès de plusieurs conseils scolaire de la province de l’Ontario. « Nous pensions que son expérience saurait nous guider dans nos initiatives de réconciliation. Nous avons le regret de ne pas avoir fait des recherches plus approfondies à son sujet. »

Articles récents

Mauritanie: le président Ghazouani annonce sa candidature pour un deuxième mandat

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui dirige depuis 2019 la Mauritanie, pôle de stabilité au Sahel face à la...

Notre sélection pour vous