vendredi, mars 29, 2024

Les conséquences du changement climatique et les droits des enfants mis en exergue

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Le changement climatique est un facteur clé et un accélérateur de l’extrême pauvreté, des inégalités et de la vulnérabilité dont souffrent les enfants. Il entrave la réalisation de leurs droits inscrits dans la Convention Internationale des droits de l’enfant en les privant de nourriture, d’habitations descentes, d’eau mais aussi de soins et de protection. La crise climatique risque notamment de renverser 25 ans de progrès réalisés en matière de santé infantile et réduction de la mortalité infantile.

La santé des enfants menacée par le réchauffement climatique

Les conséquences du changement climatique ont un impact direct sur la santé des enfants. Les filles et les garçons courent un plus grand risque de maladies infectieuses, sous-nutrition, maladies diarrhéiques et stress thermique par rapport aux adultes.

Les risques d’être touchés par des maladies comme le paludisme, le choléra ou encore par des maladies diarrhéiques sont d’autant plus importants lorsque les précipitations s’intensifient et que les températures augmentent. Ces conditions, ajoutées aux mauvais systèmes d’assainissement, favorisent le développement de moustiques et autres vecteurs dans les eaux stagnantes. Les enfants sont également particulièrement vulnérables à l’atmosphère polluée entraînant une intensification des cas d’asthme et des problèmes pulmonaires chez les plus jeunes.

Selon l’UNICEF, le changement climatique pourrait provoquer 250 000 décès supplémentaires chaque année chez les enfants, d’ici à 2100.

Changement climatique : l’insécurité alimentaire des enfants accentuée

La dégradation de l’environnement et le changement climatique entraînent des phénomènes météorologiques d’une intensité inégalée ayant de graves conséquences sur la sécurité alimentaire des populations. Alors que plus de 2 milliards de personnes dans le monde souffrent d’insécurité alimentaire, plus de 160 millions d’enfants vivent dans des zones de sécheresse sévère ou extrêmement sévère. Les changements climatiques menacent de plus en plus régulièrement les récoltes et fragilisent les populations vivant de l’agriculture.

En l’absence de nourriture et de moyens de subsistances, de nombreuses familles sont dans l’obligation de quitter leurs terres pour fuir les sécheresses et autres événements climatiques toujours plus fréquents. En Afrique, les populations constatent davantage d’infestations d’insectes ravageurs sur les céréales comme les criquets. Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes vivent sur des terres agricoles dégradées.

Le rendement agricole diminue et les familles touchées connaissent de longs épisodes de pénurie alimentaire, voire de famine. La diminution des récoltes entraîne la hausse des prix des denrées alimentaires, privant les familles les plus démunies de produits alimentaires de base devenus trop chers.

D’après le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), 30 millions d’enfants seront malnutris d’ici à 2050, provoquant des retards de croissance et autres problèmes de développement chez l’enfant.

Les déplacements et conflits affectent les enfants

Les événements climatiques ne détruisent pas seulement les cultures. Les inondations, feux de forêt et cyclones détruisent également les maisons et infrastructures indispensables à la vie des populations qui doivent alors se déplacer pour trouver de nouvelles terres et de nouvelles sources de revenus. Cette tension provoquée par l’absence de ressources naturelles et financières alimente des situations de conflits dont les enfants sont les premières victimes.

Tous les ans durant les sept dernières années, 11 des 20 pays considérés comme les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques, tels que le Burkina Faso, Haïti ou la Libye, ont eu besoin d’aides humanitaires. Les huit pires crises alimentaires du monde de ces dernières années étaient étroitement liées aux conflits et aux chocs climatiques.

Les déplacements et les conflits interrompent le bon fonctionnement des services publics essentiels et empêchent les parents de répondre aux besoins fondamentaux de leurs enfants. Une situation qui accroît les risques de malnutrition et de faim chez les enfants et met en danger leur protection.

En 2050, la Banque mondiale estime que 143 millions de personnes supplémentaires en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine pourraient être déplacées dans leurs propres pays en raison des effets du changement climatique : stress hydrique, mauvaises récoltes et élévation du niveau de la mer.

Les populations les plus pauvres sont contraintes de s’installer dans des quartiers informels situés en périphérie des grandes villes. Les filles et garçons vivant dans ces bidonvilles sont souvent beaucoup plus vulnérables face aux événements météorologiques extrêmes en raison de l’emplacement de ces quartiers (en bord de rivière par exemple). Ces enfants souffrent également du manque d’infrastructures de base et de la mauvaise qualité des logements.

L’accès des enfants à l’éducation perturbé par les événements climatiques

Face aux sécheresses et autres conditions météorologiques extrêmes, beaucoup de familles perdent leurs revenus. En l’absence de moyens de subsistance, les familles les plus vulnérables doivent souvent trouver de nouvelles sources de revenus et font travailler les enfants afin de subvenir à leurs besoins. Cette situation prive les enfants d’éducation et alimente le cercle vicieux de la pauvreté.

Il arrive également que les établissements scolaires soient détruits par les catastrophes naturelles ou bien que le chemin de l’école soit impraticable en raison des inondations, des glissements de terrain, favorisant ainsi le décrochage scolaire.

Changement climatique et protection des enfants

Le manque de moyens de subsistance contribue largement au risque de violence envers les enfants. Dans des contextes d’extrême pauvreté provoquée en partie par les conséquences du changement climatique, l’exploitation des enfants se développe : le travail des enfants, les mariages précoces, les enfants soldats et autres violences sexuelles, physiques et psychologiques sont une réalité pour de nombreux enfants.

Cavo, jeune angolaise de 15 ans, explique ne pas avoir d’autre choix que de vendre son corps afin de se nourrir, et d’aider sa mère et sa grand-mère handicapées qui ne peuvent pas travailler. « Je couche avec des hommes parce que je dois soutenir ma mère. Ils mentent souvent et finissent par me donner seulement 500 ou 200 Kwanzas (USD 1 ou 40 cents). Sans la sécheresse et la faim, je ne serais pas là pour faire ça ».

« Je travaillerais et j’étudierais comme les autres enfants. Mais je suis restée pour soutenir ma grand-mère. Chaque jour, il ne me faut pas moins de 4 000 kwanzas (8USD). C’est juste assez pour acheter de la nourriture pour ma grand-mère ».

Comme Cavo, de nombreuses jeunes filles ne voient pas d’autres issues pour survivre. Elles s’exposent à la violence, aux risques de grossesses mais aussi aux maladies sexuellement transmissibles comme le VIH.

Les populations les plus vulnérables, et particulièrement les enfants, sont fortement exposées aux impacts du changement climatique, mais n’ont souvent pas accès aux ressources nécessaires pour s’adapter ou se protéger. Alors que le droit de vivre dans un environnement sain et le droit d’être protégé sont inscrits dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, il est essentiel d’accompagner dès maintenant la nouvelle génération.                 

(reliefweb.int)   

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