samedi, juillet 5, 2025

Dialogue UE-Russie: on ne peut pas rester que dans la réaction

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(Belga) Le président du Conseil européen Charles Michel a défendu vendredi la capacité de l’Union européenne à dialoguer avec la Russie sur les sujets d’intérêt mutuel pour imposer ses points de vue, alors qu’un projet franco-allemand d’un sommet UE-Russie a divisé les Européens lors du sommet de ces jeudi et vendredi.

Bien sûr, « nous condamnons les activités disruptives et illégales de la Russie, et notre boussole reste les cinq principes » directeurs des relations UE-Russie adoptés par l’Union en 2016, a rappelé le Belge au terme de ce sommet. L’un de ces principes, à côté de la mise en oeuvre complète des accords de Minsk (est de l’Ukraine), du soutien aux pays du partenariat oriental sur lesquels Moscou fait pression, etc, est de mener un dialogue sélectif avec la Russie sur des questions où l’UE trouve son « intérêt clair ». Lors du sommet du mois dernier, « nous avons considéré qu’on ne pouvait pas simplement réagir quand on était provoqué ou attaqué, mais qu’on doit avoir une ambition d’agir plus proactivement pour promouvoir nos valeurs, défendre nos intérêts et donner davantage de contenu opérationnel à ces cinq principes », a affirmé Charles Michel. Il a évoqué la nécessité d’envisager des coopérations avec la Russie sur des thèmes comme le climat, l’environnement, la santé, mais aussi certains sujets de sécurité. Pour la chancelière allemande Angela Merkel, une « Europe souveraine devrait être en mesure de défendre ses intérêts » en parlant avec le président Vladimir Poutine, comme l’a fait le président américain Joe Biden lors d’une rencontre il y a peu avec Vladimir Poutine. « Le président des États-Unis a rencontré Vladimir Poutine pour un entretien sérieux sans que cela donne l’impression que ce soit une récompense pour le président russe. Une UE souveraine, à mon avis, devrait également être en mesure de représenter les intérêts de l’UE dans une conversation similaire », a dit Mme Merkel, à l’issue du sommet. Mais le projet a divisé les États membres et le consensus n’a pas été trouvé. Un pays comme la Belgique y était plutôt favorable. « On ne peut pas limiter les relations à des sanctions et expulsions de diplomates », a expliqué le Premier ministre Alexander De Croo. Le Belge préfère mettre l’accent sur la porte qui reste ouverte, puisque « le Conseil va explorer les formats et conditions d’un dialogue avec la Russie », selon les conclusions. Mais les États Baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas sont opposés à la reprise du dialogue avec un dirigeant russe qui multiplie les actions agressives contre les pays de l’UE et ceux de son voisinage. « Nous pensons que c’est prématuré et qu’il s’agirait d’une sorte de récompense pour le président russe, pour sa politique, malheureusement agressive, de provocation des pays voisins, d’attaques de toutes sortes… », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. « Cela me désole parce que cela montre que nous n’avons pas entre nous le niveau de confiance que nous devrions avoir (…). Nous devons travailler là-dessus », a dit Angela Merkel, jugeant par ailleurs « incontestable que Vladimir Poutine n’est pas un partenaire facile ». Pour le président français Emmanuel Macron, le refus de plusieurs États membres n’est cependant « pas un drame du tout ». Il s’est félicité « que nous soyons sortis de la logique purement réactive à l’égard de la Russie », a-t-il exposé en qualifiant l’enchaînement des « agressions et provocations » russes suivies de sanctions européennes de « logique qui s’est avérée être inefficace ». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a quant à elle souligné la « position de force » dans laquelle se trouve l’UE vis-à-vis de la Russie pour appliquer sa stratégie « riposter, contenir et dialoguer ». La Russie représente moins de 5% des marchandises importées dans l’UE, tandis que 37% des importations en Russie proviennent de l’UE, qui est donc son principal partenaire commercial, a indiqué l’Allemande. « Et ce déséquilibre va sans doute s’accentuer, car l’économie russe est basée sur le pétrole et le gaz, qui représentent 25 % du PIB russe, alors que le monde se détourne des combustibles fossiles, l’UE renforce sa résilience et se tourne vers le renouvelable ». (Belga)

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