samedi, avril 20, 2024

CONTRIBUTION : Pardonne nous Diarry ! Quelque part, nous sommes tous victimes de cette école qui, en grande partie, n’est pas la nôtre.

Ne ratez pas!

Cette regrettable affaire Diarry SOW n’est que le reflet de l’autre face hideuse de notre système éducatif. Tout en rendant grâce à Dieu qui a mis un peu de lumière sur la cachette discrètement aménagée par la « meilleure élève du Sénégal » que je vais éviter de juger dans ce mot, nous devons interroger les limites de ce système éducatif qui nous a tous produit. Par-delà la mobilisation affective et possessive du peuple sénégalais et son attachement à ses symboles qui brillent et font briller l’image de leur pays, il convient de s’arrêter et de creuser pour trouver les racines de cette histoire qui nous a tenu en haleine pendant plusieurs jours. Je ne pense pas qu’il soit utile de pointer le doigt sur la petite Diarry comme certains l’ont fait ni même sur la « meilleure élève du Sénégal » ce costume trop ample pour le corps frêle de n’importe quelle fille et de n’importe quel garçon.

Dans cette histoire, on a oublié Diarry pour se focaliser sur « la meilleure élève du Sénégal » même si la fibre affective et émotionnelle de l’humain a fonctionné. En effet, la qualité de meilleure élève est bâtie sur la base de l’excellence, c’est-à-dire une maitrise de génie de certaines matières enseignées à l’école. Cette réussite place les jeunes élèves concernés sur les rampes véloces d’une ascension et d’une réussite sociale assurée avant la lettre. C’est pourquoi chaque fin d’année, tous les projecteurs de la république et de la société sont ostentatoirement braqués sur ces jeunes à un avenir déjà doré qui attend tranquillement le soleil des hautes responsabilités. Dès lors, dans les familles et jusqu’au-delà on leur pardonne tout, on le permet tout.

Ce ne pouvait être qu’ainsi car notre aspiration à devenir toujours plus grand, distingués parmi les distingués et meilleur parmi les meilleurs ne s’appuient que sur cette maitrise des connaissances fondamentales qui forgent une aisance matérielle et financière qui ne nous rapportent pas grand-chose. Que nous valent les devanciers de Diarry Sow dans cette école dont on dit prestigieuse. Qu’ont – ils – apporté au développement de leurs pays respectifs ? On n’y apprend guère à construire une voiture, un réfrigérateur. Même pas la plus petite aiguille. On n’y apprend pas non plus le patriotisme, la citoyenneté, le sens de l’honneur, la rigueur dans la gestion des affaires publiques, encore moins nos valeurs culturelles. Même si c’était le cas, les impacts de leur « intelligence au-dessus de la moyenne » sur le développement de leurs pays restent bien maigres.

Entendons-nous bien. Je n’ai ni la prétention, encore moins la possibilité d’effacer les bienfaits de l’école. Seulement il faut regretter qu’on n’y fasse que chouchouter les enfants qui font de bons résultats à l’école tout en méprisant ou en ignorant ceux qui se distinguent par les valeurs qu’ils incarnent, leur sens élevé du respect, leur honnêteté et esprit de citoyenneté. Mariama Ba tirait la sonnette d’alarme déjà dans une si longue lettre :  « Le rêve d’une ascension sociale fulgurante pousse les parents à donner plus de savoir que d’éducation à leurs enfants »

Certains qualifient l’acte de Diarry Sow de caprices d’enfant gâté de la république. Or, il n’y ‘ a pas de place pour des caprices dans notre culture. Dans nos écoles, on ignore royalement nos valeurs, notre culture. On y apprend tout et on s’y oublie. Comme nous le rappel le sociologue Djiby Diakhaté : « nous n’avons pas une école sénégalaise mais une école au Sénégal. Aujourd’hui, notre école distille le savoir mais met de côté le savoir être. Il ne s’agit pas seulement de former en donnant des connaissances aux gens. Il faut aussi leur donner des valeurs. Si vous voulez demain confier des responsabilités aux gens et qu’ils ne volent pas les deniers publics, il faut développer en eux des valeurs. Il faut une école orientée autour des valeurs ».

C’est pourquoi à mi-chemin ou à la fin des études on est souvent rattrapé par cette prémonitoire assertion de Cheikh Hamidou Kane : « Il arrive que nous soyons capturés au bout de notre itinéraire, vaincus par notre aventure même. Il nous apparaît soudain que, tout au long de notre cheminement, nous n’avons pas cessé de nous métamorphoser, et que nous voilà devenus autres. Quelquefois, la métamorphose ne s’achève même pas, elle nous installe dans l’hybride et nous y laisse. Alors, nous nous cachons, remplis de honte”.

Solution :

 Eclater le ministère de l’éducation deux division majeures : La division de l’instruction (enseignement des connaissances fondamentales et la division de l’éducation (enseignement des valeurs culturelles).

Renforcer l’éducation religieuse. Je ne parle de l’enseignement de l’arabe mais de la religion.    Falilou Cissé Conseiller en Développement communautai

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