jeudi, mars 27, 2025

De l’herbe à l’assiette: voici comment 3 éleveurs ardennais ont fait le pari de faire de contrôler TOUTE leur chaîne de production

Ne ratez pas!

Ce matin, l’économiste Bruno Wattenbergh nous parlait économie et consommation locale au micro de Bel RTL.

– Ce matin, vous nous donnez un exemple d’initiative d’économie et de consommation locale

Oui avec Cornü. Cornü, c’est le projet parfaitement raisonné lancé par 3 éleveurs ardennais. Confrontés à une forte baisse des prix de la viande, il leur devenait impossible de proposer des produits de qualité. Leur seule solution étant de baisser leurs coûts et de surfer sur les normes sanitaires, avec tous les risques pour la santé et pour l’environnement.

Ils ont donc décidé de prendre le contre-pied, un virage à 180°. Ils ont décidé de viser le haut de gamme et de contrôler toute la chaîne de production, de A à Z pour garantir la qualité de l’herbe à l’assiette. Seul le lin qui ne pousse pas localement dans les Ardennes, ne pourra pas être produit sur place mais à 30 km de là.

– C’est pourtant l’inverse de ce que l’on apprend dans les business schools non ?

En effet, aujourd’hui, avec la numérisation, on peut travailler en connexion directe avec toute une série de sous-traitants et se concentrer sur ce que l’on fait de mieux. Mais dans ce cas précis de la production bovine, ce serait courir le risque de ne pas savoir ce que le maillon avant vous fournit comme qualité de produit. Ici, nos éleveurs ardennais de Cornü ont rédigé un cahier des charges très strict : troupeaux au pré, naturalité, traçabilité totale, alimentation complémentaire privilégiant les sources d’Omega-3 et d’antioxydants, bien-être animal, etc.

Avec une ambition créer la première marque de viande belge.

– Mais il n’existe pas déjà des marques de viande belges comme le Blanc Bleu Belge ou la Rouge de Flandres ?

Ce sont des origines ou des labels, d’ailleurs parfois soutenus par des producteurs d’aliments de bétail. Ici, l’idée est de commercialiser une marque de viande haut de gamme responsable qui serait connue et reconnue pour sa grande qualité.

– Mais ce n’est pas un peu à contre-courant de la tendance à manger moins de viande ?

Pas nécessairement. En Belgique, on compte seulement 6 % de vegans et végétariens. Par contre, un Belge sur cinq se déclare flexitariens, mangeant de la viande moins souvent. Mais parmi eux, nombreux sont ceux qui, lorsqu’ils mangent de la viande, veulent à la fois cette qualité et ce respect de l’environnement. Sans oublier bien sûr le volet local et les circuits courts encouragés par le confinement.

– Maîtriser toute la chaîne de production jusqu’au consommateur doit être hors de prix ?

En effet, raison pour laquelle ils ont traité leur projet comme une start-up technologique, avec un business plan, des experts en distribution et un appel à l’investissement privé pour financer leur coopérative … Et oui, cela coûte cher puisqu’ils recherchent 2 millions d’€. Ce qui va permettre de fédérer des petits producteurs locaux et leur donner les moyens de d’arriver jusqu’au consommateur sans enrichir les intermédiaires industriels et en préservant des marges leur permettant de vivre.

Bref, travailler autrement c’est possible, et c’est sans doute l’avenir.

Articles récents

Pérennisation des cantines scolaires : CICODEV mène le plaidoyer à Kolda

Kolda, a accueilli jeudi dernier une journée de plaidoyer en faveur de la pérennisation des cantines scolaires. Organisée par...

Notre sélection pour vous