(Belga) Au cours des quatre dernières années, près de 8.000 suspects sont décédés aux Philippines dans le cadre de la guerre contre la drogue menée par le président Rodrigo Duterte, selon des chiffres de la police philippine publiés jeudi.
Rien qu’en septembre, près de 119 personnes sont décédées au cours de plusieurs des 9.000 opérations de police menées ce mois, selon le chef de la police Camilo Cascolan, qui présentait un rapport à l’occasion de ses 60 premiers jours de fonction. Au total, ce sont 7.987 personnes qui sont décédées dans des circonstances similaires depuis 2016. En outre, plus de 1,29 million de trafiquants et consommateurs se sont rendus. La police a mené, entre juillet 2016 et octobre de cette année, un total de 234.036 opérations et raids, permettant d’appréhender 357.069 suspects. Les organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué cette campagne en raison du nombre élevé de morts. Selon elles, il y aurait même trois fois plus de victimes qu’officiellement, du fait soit de personnes qui font la loi elles-mêmes, soit de tueurs à gages. Le président Rodrigo Duterte a déclaré, le mois dernier, qu’il assumait la responsabilité des décès survenus au cours de ces opérations. « Vous pouvez me tenir responsable de tout, de chaque mort survenue dans la mise en œuvre de la guerre contre la drogue », a déclaré M. Duterte dans un discours télévisé le 19 octobre. « Si tu te fais tuer, c’est parce que la drogue me rend furieux. Si c’est ce que je dis, amenez-moi au tribunal pour que je sois enfermé. Je n’ai pas de problème avec ça. Si je sers mon pays en allant en prison, avec plaisir ». (Belga)