(Belga) Des archivistes de l’État ont plaidé lundi devant une commission de la Chambre pour une décision rapide sur la déclassification d’une série d’archives qui ont trait au passé colonial de la Belgique, en particulier celles de la Sûreté coloniale dont le successeur en droit n’est pas encore déterminé.
Le travail de la commission parlementaire spéciale chargée de se pencher sur le passé colonial belge implique la consultation d’archives. Celles-ci sont vastes: pas moins de dix kilomètres linéaires d’archives de l’autorité coloniale, dont un tiers sont aux Archives de l’État et le reste aux Affaires étrangères, et quatre kilomètres d’archives privées, notamment d’entreprises comme la Société générale ou l’Union minière. Une partie – infime , selon l’archiviste des Affaires étrangères, Alain Gérard- est classifiée. Elle n’en est pas moins importante car elle englobe les dossiers de la Sûreté coloniale. Qui est le successeur légal de ce service de renseignement de la colonie? La question n’est pas réglée, à entendre aussi bien l’archiviste des Affaires étrangères que les responsables des Archives de l’État. La Sûreté de l’État s’estime le dépositaire des dossiers mais le point de vue est contesté, notamment aux Archives de l’État. A entendre le chef de département a.i. Pierre-Alain Tallier, le service dépendait du Gouverneur général qui relevait du ministère des Colonies et dont le SPF Affaires étrangères est le successeur. Les archivistes appellent à trouver un accord sur le délai dans lequel interviendrait une déclassification automatique. Elle leur paraît indispensable sinon ces documents seront à jamais inaccessibles. Vu le nombre de documents, la Sûreté de l’État n’est pas en mesure de trier et tamponner ceux qui peuvent être rendus publics et ceux qu’elle ne veut pas divulguer alors qu’ils auraient au moins 60 ans. « Ce sera une négociation sans doute très difficile mais dont les résultats peuvent être très positifs », a souligné M. Tallier. Une autre préoccupation impose de régler cette question de la classification. Une partie des archives des Affaires étrangères est atteinte par une moisissure superficielle. Avant d’être transférée aux Archives de l’État comme c’est prévu, elle doit être décontaminée. Une entreprise néerlandaise se charge de ce genre de travail mais pour qu’elle puisse se mettre à la tâche, les boîtes qui lui seront transmises ne peuvent contenir de document classifié. (Belga)