(Belga) Les autorités serbes ont durci jeudi les mesures de restriction pour répondre à un regain inquiétant des cas de Covid-19, rouvrant également à Belgrade des hôpitaux entièrement dédiés aux malades.
Après avoir maîtrisé la première vague de l’épidémie début mai, ce pays des Balkans recense une résurgence du nombre des cas, passant officiellement d’une cinquantaine de contaminations quotidiennes voici un mois à plus de 350 aujourd’hui. A Belgrade, après une pause d’à peine un mois, trois hôpitaux viennent d’être à nouveau transformés en « hôpitaux Covid-19 ». « Les lits se remplissent à une vitesse express, dès qu’il sont mis à disposition des patients atteints de Covid-19 », a confié à l’AFP sous le couvert de l’anonymat un médecin de l’un de ces hôpitaux. Cette nouvelle vague est survenue dans le cadre d’un déconfinement rapide autorisé par les autorités, avec par exemple des manifestations sportives de masse, dont un tournoi de tennis organisé par la star Novak Djokovic, qui avait été testé positif quelques jours plus tard. Le nombre de cas annoncés par les autorités s’est accéléré après les législatives du 21 juin. Après les célébrations de l’écrasante victoire du Parti serbe du progrès (SNS) du président Aleksandar Vucic, de hauts responsables ont annoncé avoir été testés positifs au coronavirus: le ministre de la Défense Aleksandar Vulin, le chef du bureau pour le Kosovo Marko Djuric et la présidente du parlement Maja Gojkovic. Les autorités ont proclamé la « situation d’urgence » dans les quatre villes de Serbie les plus atteintes: Kragujevac (centre), Novi Pazar, Tutin (sud-ouest) et Vranje (sud). Jeudi, le gouvernement a encore renforcé les mesures de précaution dans ces localités, où les rassemblements de plus de cinq personnes ont été interdits s’il est impossible d’assurer une distance d’au moins deux mètres entre les gens. Les cafés et restaurants ne pourront ouvrir qu’entre 07H00 et 20H00 et les manifestations sportives et de divertissement sont interdites. La situation à Belgrade, Kraljevo (centre) et Uzice (sud-ouest) a elle été qualifiée de « préoccupante » par l’état-major chargé de gérer la crise sanitaire, qui a imposé lundi le port du masque dans les transports publics et les espaces fermés. Selon les médias, la situation est particulièrement grave à Novi Pazar et Tutin où les établissements médicaux seraient saturés et manqueraient d’équipements. Ces affirmations ont été démenties et qualifiées de « mensonges » par Aleksandar Vucic, qui a cependant envoyé une équipe en renfort à Novi Pazar. Depuis le début de l’épidémie en Serbie, le 6 mars, près de 15.200 personnes ont été contaminées, dont 287 sont mortes, selon le décompte officiel. (Belga)